Résumé de la 6e partie n Alexander Craig rencontre les deux fonctionnaires canadiens qui vont l'aider à trouver une cachette pour les richesses de son royaume... Gentlemen, il y a là cent quarante tonnes d'or en barres et quelques millions de livres sterling en actions. Il faut m'aider à les entreposer dans un seul endroit et à les transporter en toute sécurité. J'ajoute que ce n'est qu'une petite partie du total. — Une petite partie ! — Oui. J'attends incessamment un chargement plus important qui doit arriver sur le croiseur «Bonaventure». Nous commencerons l'acheminement dès qu'il sera là. Mais il nous faut décider du lieu. Les deux hommes se concertent et se mettent rapidement d'accord. — A notre avis, il n'y a qu'un seul endroit dans tout le Canada : les caves de la compagnie d'assurances Sun Life à Montréal. Seulement, c'est un organisme privé et il faudra réquisitionner. Seul le Premier ministre Mackenzie King peut le faire. — Eh bien, nous le mettrons dans la confidence. Les jours suivants, les trois hommes attendent l'arrivée du croiseur «Bonaventure». Un moment, ils craignent qu'il ne se soit perdu corps et biens, mais le 4 juillet ils voient sa haute silhouette se profiler dans le port d'Halifax. Il est de taille plus imposante encore que «l'Emerald», et Alexander Craig ne va pas tarder à s'apercevoir que le reste est à l'avenant. Le commandant vient se présenter à lui : — Monsieur, on m'a dit que c'était à vous que je devais remettre mon chargement. — C'est exact. En quoi consiste-t-il ? — J'en ignore le contenu, mais il y a un peu plus de dix mille caisses, exactement 10 027. Alexander Craig en reste les bras ballants. Quand tout est débarqué et qu'il fait ses comptes, il constate que six cents tonnes d'or viennent s'ajouter aux cent quarante qui y étaient déjà, plus des titres et des valeurs dans la même proportion. L'ensemble doit se chiffrer au bas mot à 700 millions de livres sterling de l'époque, soit 30 milliards d'euros ou 20 000 milliards d'anciens francs. C'est peut-être la plus grande fortune qui ait voyagé au cours de toute l'histoire ! Malheureusement, entre-temps, il s'est produit le même incident qu'avec «l'Emerald» : vers la fin du déchargement, une caisse est tombée et s'est éventrée, dévoilant son contenu à tout l'équipage, ce qui entraîne la même conséquence. Le «Bonaventure» prend immédiatement la mer, avec interdiction à tous les marins de descendre du navire avant la fin de la guerre. Il n'aura, hélas, pas la même chance que son prédécesseur il sera coulé quelques mois plus tard par un sous-marin. Quant au trésor entassé sur les quais d'Halifax, le moment est venu de gagner la cachette qui sera la sienne pendant la durée de la guerre. Le transport, préparé par Georges Bellerose, directeur de la compagnie de chemin de fer Canadian Express, s'effectue sur un convoi spécial gardé par la police montée, à qui on a dit que les caisses étiquetées «Poisson» contenaient du matériel de guerre ultrasecret. Alexander Craig voyage dans un autre wagon, ne cessant de trembler pendant ce parcours interminable, car il n'y a pas moins de mille quatre cents kilomètres entre Halifax et Montréal. (à suivre...)