Résumé de la 5e partie n «L'Emerald» arrive au Canada sans aucune perte, mais Craig se demande si les marins auront encore la force de décharger toutes les caisses... L'interminable manœuvre se déroule dans un petit matin frisquet malgré la saison. Les caisses passent de main en main et sont entreposées dans un hangar où elles vont rester jusqu'à l'arrivée de la seconde partie de la cargaison, convoyée par le croiseur «Bonaventure». Et tout se passe bien, jusqu'à la catastrophe ! L'une des dernières, la 2 172e exactement – Alexander Craig, qui ne les quitte pas des yeux, les compte une à une – est sur le point d'être débarquée lorsque le matelot trébuche sur la passerelle et lâche son fardeau, qui se fracasse sur le quai avec un bruit sinistre. Alexander et Flynt se précipitent et ne peuvent que constater l'irréparable : les planches disloquées laissent voir quatre magnifiques barres d'or, qui luisent au soleil levant. Et ils ne sont pas les seuls : tout l'équipage du croiseur a découvert le spectacle et, de saisissement, a arrêté le déchargement. Alexander Craig est catastrophé, non seulement en raison de l'événement lui-même, mais parce qu'il ne sait absolument pas quelle décision prendre. Heureusement, le commandant Flynt lui vient en aide — Je vais faire le nécessaire. — Mais quoi ? — J'ai reçu des instructions en pareil cas. Je dois appareiller tout de suite après le déchargement et mon équipage sera consigné pour toute la durée de la guerre. Dans les ports où nous ravitaillerons, personne n'aura le droit d'en descendre. De plus, j'ai ordre de détruire ma radio. Peu après, Alexander Craig et le commandant Flynt se séparent non sans quelque émotion, se souhaitant mutuellement bonne chance. «L'Emerald», d'ailleurs, n'en manquera pas et terminera la guerre sans incident. Les familles des marins, qui étaient sans nouvelles d'eux depuis cinq ans, les croyaient morts depuis longtemps. La silhouette à la fois massive et élégante du croiseur s'éloigne des quais d'Halifax et Alexander Craig est en train de compter et recompter son trésor lorsque deux personnages vêtus avec distinction viennent le trouver. Le premier d'entre eux le salue. — Monsieur Craig ? Je me présente : David Mansur, sous-gouverneur de la Banque du Canada. Et voici Georges Bellerose, directeur de la compagnie de chemin de fer Canadian Express. Nous avons reçu ordre de vous prêter assistance et de garder le secret le plus absolu. Alexander Craig contemple ses vis-à-vis : des civils et des hauts fonctionnaires comme lui. Ils ont l'air tout étonné. Ils ne s'attendaient sans doute pas à ce que le responsable de la mission de la plus haute importance et ultraconfidentielle pour laquelle ils ont été convoqués soit quelqu'un qui leur ressemble. Mais leur étonnement n'est rien à côté de ce qu'ils ressentent lorsque leur interlocuteur leur dévoile le secret. Il leur désigne la montagne que forment les caisses entassées dans le hangar. (à suivre...)