Résumé de la 1re partie n Après une longue marche épuisante le fils du roi qui vient d'être chassé par sa belle-mère, se retrouve évanoui dans un château où vit une princesse... Mais auparavant, dit le prince, puis-je vous adresser une requête ? — Je t'écoute. — Voilà trois jours et trois nuits que je n'ai ni mangé ni bu dans le désert où je pensais mourir. La jeune fille frappa dans ses mains. Aussitôt des servantes, toutes plus belles les unes que les autres et habillées de robes de diverses couleurs, apportèrent un repas plantureux. Quand le prince se fut restauré, il se tourna vers la jeune fille : — Et toi, demanda-t-il, qui es-tu ? — Je m'appelle Blanche-Colombe ; je suis la fille du roi de ce pays, mon père m'a exilée dans ce désert où je vis seule dans ce palais avec mes servantes et d'où il m'a interdit de sortir. — Puisque nous sommes exilés tous les deux, dit le prince, veux-tu m'épouser ? Blanche-Colombe était heureuse de sortir de l'abandon auquel elle était condamnée. Elle fit avertir le roi son père et le mariage fut célébré quelque temps après. La nouvelle s'en étant répandue jusqu'au royaume de son père, le prince, peu après, reçut une lettre où sa belle-mère, hypocritement, le complimentait pour son mariage, lui souhaitait beaucoup de bonheur et ajoutait : «Grande est ta fortune, mais elle le serait plus encore si, après avoir conquis Blanche-Colombe, tu épousais aussi Aïcha des Roums.» Le prince s'apprêtait à brûler la lettre. — Elle est si désagréable ? demanda Blanche-Colombe. Le prince lui tendit la lettre : — Lis-la toi-même. Quand elle l'eut finie : — C'est une excellente idée, dit-elle : Aïcha est la fille du roi des Roums. Va la demander à son père et accepte toutes ses conditions. — Et si je ne puis pas les tenir ? — Accepte et sois sans inquiétude, je me charge du reste. Le prince prit avec lui quelques compagnons de route et partit. Il se présenta devant le roi des Roums, lui fit remettre les cadeaux nombreux qu'il avait pris soin d'emporter pour les lui remettre ; il dit l'objet de sa visite. — Es-tu si pressé de mourir ? demanda le roi. — Je veux vivre, au contraire, dit le prince, et c'est pour cela que, sur le bruit de sa sagesse et de sa beauté, je suis venu vous demander la main de votre fille. — Avant toi quatre-vingt-dix-neuf hommes, aussi vaillants, aussi désireux de vivre que toi, sont venus me demander la main d'Aïcha. Les quatre-vingt-dix-neuf sont morts et tu veux être le centième ? — On ne meurt qu'une fois, dit le prince. Dites-moi seulement quelles sont vos conditions. — Soit, dit le roi. Je ne veux ni or, ni argent, ni richesse d'aucune sorte, mes palais en regorgent. Mais vois cet arbre. Sept peuples peuvent s'abriter sous son ombre. Si tu veux épouser Aïcha, tu vas l'abattre en une minute, mais pas de n'importe quelle façon, car si un seul juste est écrasé sous lui, tu le suivras dans la mort. (à suivre...)