Résumé de la 3e partie n La belle-mère qui félicite son beau-fils pour son mariage avec Aïcha des Roums, lui dit quand même que si il épouse Hita Col d'Argent il sera le plus heureux des hommes... Quand le prince se présenta devant lui, le roi des génies lui fit la même réponse que le père d'Aïcha. — Avant toi, lui dit-il, j'ai fait mettre à mort quatre-vingt-dix-neuf hommes qui tous voulaient épouser Hita. — Pour l'amour de Hita, dit le prince, je suis prêt à courir les risques les plus grands. — Je t'aurai averti, dit le roi, mais puisque tu insistes, voilà. Demain matin, quand tu viendras, tu trouveras ici tout prêts trois grands plats de couscous, trois moutons écorchés et trois outres pleines d'eau. Tu les monteras à l'étage l'un après l'autre. Si tu y arrives, tu mangeras et boiras tout ce que tu auras transporté. Je dis : tout, car si, en entrant, je trouve un seul grain de couscous que tu n'auras pas consommé, une seule goutte d'eau que tu n'auras pas bue, tu mourras. Le lendemain le prince arriva de grand matin devant le roi des génies, qui lui fit remettre un plat de couscous. Il le posa sur sa tête et commença à grimper. Arrivé devant la dernière marche, il s'arrêta. Il allait jeter le plat dans la pièce par-dessus la marche : — Que fais-tu ? dit le roi. — J'ai seulement promis de faire parvenir le plat à l'étage : il y est, dit le prince. — Mais tu as oublié cette marche. — Vous êtes le roi, vous pouvez me tuer, dit le prince, mais je ne mettrai pas le pied sur cette marche. — La même scène se répéta neuf fois avec chacun des objets que le prince hissa à l'étage. Ensuite le roi des génies l'enferma dans la pièce et lui répéta l'ordre qu'il lui avait déjà donné : — Rappelle-toi, lui dit-il, pas un grain de couscous et pas une goutte d'eau. Le prince, alors, se souvint de l'anneau de Blanche-Colombe. Il le tourna à son doigt : Par la grâce de Dieu, dit-il. Aussitôt, en un clin d'œil, couscous, viande et eau disparurent. Quand le roi des génies rentra, il trouva le prince en train de piquer avec une épingle quelques grains de couscous qui s'étaient échappés des plats. — Et maintenant remettez-moi Hita, car je suis pressé. — Non, dit le roi, car il reste encore une épreuve. — Laquelle ? — Demain toutes les filles de la ville sortiront sur la place. A toi de reconnaître Hita parmi elles. Si celle que tu auras désignée est vraiment elle, tu l'emmèneras. Sinon... Le prince, désespéré, revint conter à Aïcha des Roums la nouvelle exigence du roi des génies. — Comment reconnaîtrai-je Hita au milieu de toutes ces filles ? Je ne l'ai jamais vue. — Rien de plus facile, dit Aïcha, et elle lui indiqua comment il fallait procéder. Le lendemain, sur la place, il y avait grand attroupement de jeunes filles, toutes vêtues de leurs plus beaux atours, pour que la richesse de ses habits ne pût distinguer Hita. Près de là, sur un tertre, se dressait le trône d'or du roi, posé sur une plaque de bronze. — Maintenant, dit le roi, tu peux prendre Hita et l'emporter avec toi. Le prince fit le tour de la place, en regardant les jeunes filles l'une après l'autre, puis il revint vers le roi des génies : — Je n'ai point trouvé votre fille. (à suivre...)