Résumé de la 4e partie n Richard Byrd a du mal à associer le mois de mai avec le froid qui atteint les -80°, il le note dans son journal intime, mais il ne veut alerter personne de son état dépressif... Cela passera à condition qu'il reste en vie, car les sorties qu'il doit effectuer chaque jour pour les observations météorologiques sont de plus en plus dangereuses. Le 19 mai, à minuit, il sort pour dégager la girouette de l'anémomètre qui s'est encore une fois bloquée. Il escalade dans les bourrasques les douze mètres du pylône et parvient, tant bien que mal, à décoincer l'appareil. Ensuite, il regagne son abri, non par la porte, car celle-ci est définitivement bouchée depuis longtemps, mais par la trappe de secours qui avait été prévue sur le toit. Malheureusement, lorsqu'il arrive sur place, c'est la catastrophe ! Le vent a entassé par-dessus une telle couche de neige et celle-ci a gelé si vite qu'il est impossible de l'ouvrir. Il s'acharne plusieurs minutes sur l'ouverture récalcitrante. Mais après son ascension au sommet du mât, il n'a plus de forces. Il se laisse tomber, épuisé, dans la glace. Il est perdu ! Pourtant, comme la fois précédente, lorsqu'il était parvenu à retrouver ses bambous, quelque chose lui fait refuser ce qui semble inévitable. Il se souvient soudain qu'il a laissé une pelle à proximité de l'abri. S'il arrivait à la retrouver, il serait tiré d'affaire. Seulement où est-elle ? Il est hors de question de partir à sa recherche, même à quelques mètres. La tempête est telle qu'il se perdrait. Alors, se tenant d'une main au rebord du toit, il donne des coups de pied dans la neige en tous sens. Plusieurs fois, il heurte des blocs de glace dont la consistance dure lui fait croire qu'il a trouvé. Sa désillusion n'en est que plus amère. Enfin, alors qu'il arrive à la limite de ses forces, il rencontre l'objet tant désiré. Il lui faut encore remonter sur le toit et dégager la trappe, il y parvient. Il se jure bien, dorénavant, de ne plus jamais sortir sans sa pelle. Il est pourtant menacé par un danger tout aussi grave, bien qu'invisible. Les migraines et les cauchemars, qui s'étaient déclarés il y a quelque temps, s'intensifient. Cette fois, il ne saurait être question de malaises psychiques. Il est réellement malade. Qu'a-t-il exactement ? Il ne veut pas en parler dans ses communications avec la Petite-Amérique, de peur qu'on décide de lui envoyer une expédition de secours ; ce qui, dans les conditions actuelles, serait un suicide. Une nuit, il est réveillé par l'un de ces terribles cauchemars. Il se dresse sur son lit de camp. La pièce est plongée dans le noir complet, or, ainsi qu'il le fait chaque fois avant de s'endormir, il avait laissé en veilleuse une lampe à acétylène. Un doute terrible le saisit : serait-il devenu aveugle ? Il s'empare à tâtons de sa lampe. Elle était éteinte et il parvient à la rallumer. Mais elle n'éclaire que faiblement. Et, soudain, il comprend la réalité, qui est presque aussi terrible que s'il était devenu aveugle. C'est l'absence d'oxygène qui a fait s'éteindre la flamme ou, plus précisément, le gaz dégagé par le tuyau de son poêle qu'il a imprudemment bricolé : le terrible oxyde de carbone, ce gaz mortel, qui est en train de lui empoisonner peu à peu le sang. Les émanations doivent être faibles, sinon il serait mort depuis longtemps, mais elles agissent tout de même sur lui. Byrd sait que l'oxyde de carbone, en particulier, détruit le cerveau. Ses migraines sont là pour le prouver et il se rend compte aussi que, depuis quelque temps, ses facultés intellectuelles diminuent. Il a de plus en plus de mal à réfléchir (à suivre...)