Résumé de la 1re partie Aïcha, qui a recueilli un oiseau seul et triste, va se faire photographier, mais elle est déçue de voir à la place de l?oiseau qu?elle attendait, une grenouille sortir de l?appareil. Mais cette fois-ci Aïcha ne fut pas éblouie : la petite rusée avait fermé les yeux juste avant que le phosphore ne s'enflamme. Elle se dépêcha de les rouvrir et vit avec étonnement qu'une autruche était en train de surgir de l'objectif. «Mais qu'est-ce que tout cela signifie !, s'écria-t-elle, depuis quand des grenouilles et autruches sortent-elles d'un appareil-photo ? Et pourquoi pas des éléphants, tant qu'à y être ?» Le photographe ne savait où se mettre tant il se sentait mal à l'aise ; s'il avait été une autruche, il se serait enfoui la tête dans le sable, mais comme il était photographe, il pensa qu'elle serait mieux sous son drap noir. Il proposa donc à la jeune fille de faire un nouvel essai, le bon cette fois. Incrédule, elle accepta. Mais elle prit soin de prendre quelque peu ses distances, appréhendant ce qui pourrait bien sortir de l'appareil cette fois-ci. Le photographe, qui se cacha donc la tête sous son drap, poussa un timide : «Attention! Le petit oiseau va sortir !», puis il appuya sur sa petite poire. Un éclair... et une autre surprise. En fait, une demi-surprise. Aïcha avait parlé d'éléphants, et c'est exactement ce qui sortit de l'appareil : un gros éléphant d'Afrique. «Décidément, cet appareil ne fonctionne pas comme il le devrait, s'esclaffa la jeune fille. Ne serait-ce pas mieux avec un modèle plus récent ?» «Mais non ! Mais non !», répondit le photographe qui commençait, lui aussi, mais sans oser le dire, à douter de son appareil. «Le mécanisme doit être un peu rouillé», déclara-t-il sans trop y croire lui-même. «Refaisons quelques essais», ajouta-t-il. Aïcha, qui commençait à bien s'amuser à voir toute cette faune sortir d'un si petit orifice, accepta avec joie. Ils firent et refirent plusieurs tentatives. Mais à chaque fois, un animal différent surgissait de l'appareil : tantôt un petit, tantôt un gros, tantôt poilu, tantôt couvert d'écailles. Il sortit tant d'animaux que bientôt, tout le quartier en fut envahi ; il y en avait presque assez pour remplir une demi-arche de Noé. Mais toujours pas la moindre trace du fameux petit oiseau. Bien qu'elle se soit amusée au début, Aïcha finit par trouver l'exercice un peu lassant, et décida qu'il valait mieux qu'elle aille se coucher. D'ailleurs, il n'était pas sage ni prudent, pour une fillette de son âge, de rester dehors jusqu'à une heure aussi tardive. Aussi se fraya-t-elle tant bien que mal un chemin au travers des miaulements, des coassements, des barrissements, des gloussements et de tous ces étranges cris d'animaux qui remplissaient depuis peu l'obscurité. Après avoir joué des coudes pendant quelques minutes, elle atteignit enfin l'orée de cette jungle animale et put reprendre la route en direction de sa demeure. Mais à peine avait-elle fait quelques pas que, soudain, plus un bruit ! Elle jeta un coup d'?il derrière elle et ne vit rien d'autre qu'une rue complètement déserte : tous les animaux avaient disparu et le photographe avait regagné sa place sur l'enseigne de bois. Le lendemain matin, lorsqu'elle se réveilla, Aïcha jeta tout de suite un coup d??il sur la cage de son petit protégé. Le petit oiseau affichait toujours la même triste mine qu'avant et n'émettait pas plus de sons qu'au premier jour où elle l'avait enfermé. Elle se leva, prit la cage et l'emporta sur le balcon, où elle la déposa délicatement. Elle ouvrit la petite porte, retourna à l'intérieur, et observa l'oiseau au travers de la fenêtre. Sans même faire attention à elle, le petit oiseau sortit, et s'envola en chantant.