Événement n Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, hier soir, à Madrid, devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères pour dénoncer le «mur de la honte» érigé par le Maroc dans les années 1980 pour séparer le Sahara occidental. Ce rassemblement intervient à quelques jours de l'explosion d'une mine antipersonnel qui a blessé plusieurs jeunes Sahraouis lors d'une manifestation internationale de dénonciation du «mur de la honte» séparant le Sahara occidental du peuple sahraoui. «Nous sommes là pour revendiquer un Sahara occidental sans murs et sans mines, libre et indépendant. C'est une honte que dans ce territoire il existe encore un mur qui divise le peuple sahraoui et qui symbolise l'occupation militaire par la force du Sahara occidental par le Maroc», a déclaré à l'APS, le président de la Coordination espagnole des associations de soutien au peuple sahraoui (Ceas), José Taboada. «Nous ne permettrons jamais au Maroc de continuer à tourner en dérision la communauté internationale et c'est pour cela que les amis du peuple sahraoui, notamment les nombreux jeunes Espagnols qui ont été dernièrement aux côtés des Sahraouis dans les campements de réfugiés, sont venus à cette manifestation avec un message clair : demander le démantèlement de ce mur de la honte et la destruction des millions de mines qui continuent de faire encore des victimes», a-t-il expliqué. «Cette manifestation montre clairement que les gens sont fortement indignés par la permanente agression du Maroc symbolisée par l'existence de ce mur», a-t-il poursuivi. Dans ce sens, il a appelé les autorités espagnoles «à agir en vue de mener des opérations de déminage au Sahara occidental, détruire le ''mur de la honte'' afin de permettre aux familles sahraouies séparées de se retrouver et d'organiser un référendum d'autodétermination au Sahara occidental». M.Taboada a également dénoncé les autorités marocaines qui «continuent de violer les droits de l'homme des populations sahraouies vivant sous occupation militaire», tout en déplorant le silence de la communauté internationale face au drame sahraoui. Pour M. Taboada, la communauté internationale veut «passer sous silence» l'existence de ce mur, estimant à ce propos que «l'Espagne et l'Europe ont une mauvaise conscience par rapport à la politique qu'elles mènent en direction du Maroc et du peuple sahraoui». Dans un communiqué lu à cette occasion, les manifestants ont appelé le gouvernement espagnol à «assumer sa responsabilité dans ce conflit, ne pas renier ses liens avec le peuple sahraoui et à ne pas fuir la justice et la légalité internationale». Ils ont également dénoncé le «mur de la honte» qui a été érigé pour «séparer des vies et des familles et empêcher que le peuple sahraoui puisse récupérer son territoire dont il a été spolié. C'est un mur qui ne devrait pas exister, mais faire partie des musées de l'histoire».