Pourparlers n Le Conseil de sécurité a, de nouveau, demandé au Front Polisario et au Maroc de poursuivre «sans conditions préalables» leurs négociations sous l'égide de l'ONU. Il a fait cette demande dans sa résolution 1871, adoptée à l'unanimité de ses quinze membres et qui reprend quasiment mot pour mot les termes de sa résolution 1813 du 30 avril 2008. La résolution proroge jusqu'au 30 avril 2010 le mandat de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui arrivait à expiration. Le Conseil a demandé, jeudi dernier, aux parties de «poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général Ban Ki-moon, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006». Il souligne que ces pourparlers doivent viser à «parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le Conseil accueille favorablement la suggestion du nouvel émissaire de Ban Ki-Moon pour le Sahara occidental, Christopher Ross, pour que les parties tiennent «des discussions informelles préparatoires à une cinquième session de négociations». Ross a effectué, en février dernier, une première tournée dans la région dont il est ressorti que les conditions d'une reprise des pourparlers directs n'étaient pas réunies tant les positions sont éloignées, d'où cette suggestion de discussions préparatoires. «Quatre séries de négociations n'ont pas permis de rapprocher les points de vue. On a convenu en principe d'en tenir une cinquième, à une date non précisée», souligne Ross. Ancienne colonie espagnole au sous-sol riche en phosphates, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Celui-ci propose, aujourd'hui, un plan de large autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance, et ne veut négocier que sur cette base. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, sous l'égide de l'ONU, qui laisserait aux Sahraouis le choix entre trois options : rattachement au Maroc, indépendance ou autonomie sous souveraineté marocaine. La résolution 1871 a donné lieu à des négociations serrées sur le thème des droits de l'homme. Le Polisario a demandé, en vain, l'insertion d'un paragraphe chargeant Ban de doter la Minurso de compétences en matière de droits de l'homme afin d'observer la situation dans ce domaine au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf. Certaines délégations dont la France s'y étant opposées, le texte ne comporte qu'une mention vague par laquelle le Conseil « souligne l'importance que des progrès soient effectués dans la dimension humaine du conflit». Après la séance, le représentant du Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, s'en est vivement pris à Paris, soutien traditionnel du Maroc dans ce dossier. «Le Conseil de sécurité continue d'être victime de la politique de deux poids deux mesures et le principal responsable en est la France», a-t-il dit. «S'il n'y a pas aujourd'hui de solution pour un référendum au Sahara occidental, c'est essentiellement à cause de la France», a-t-il ajouté.