Les anciens Arabes, comme les Berbères du Maghreb, croyaient également au fa'l onomastique et donnaient des noms déplaisants. Al-Djah'id écrit, à ce propos : «Les Arabes donnaient à leurs enfants les noms de Kalb (chien), H'imâr (âne), H'adjar (pierre), Dju‘ul (scarabée), H'and'ala (coloquinte), Qird (singe), en raison de l'heureux présage (‘ala al-tafâ'ul) qu'ils contiennent.» Quand un enfant mâle naissait, le père sortait dans le but d'observer le vol des oiseaux et de noter les signes observés. Ainsi, s'il entendait quelqu'un dire h'adjar (pierre), ou s'il en voyait une, il donnait ce nom à son fils, augurant ainsi pour lui la force, la robustesse, la permanence, la patience et la capacité de briser tout ce qu'il rencontrerait. De même, s'il entendait quelqu'un dire dhi'b (loup) ou s'il en voyait un, il augurait pour lui la sagacité, la tromperie, la ruse, le profit ; si c'était un âne, il lui prédisait une longue vie, l'effronterie, la force et la patience ; si c'était un chien, il augurait pour lui la vigilance, la longue portée de sa voix, le gain et autres qualités. C'est pourquoi, ‘Ubayd-Allah ben Ziyâd peignit, dans son vestibule, un chien, un bélier et un lion et dit : «Un chien aboyeur, un bélier batailleur et un lion maussade.» Il considérait cela comme un mauvais présage pour les autres et cela fut répété après lui.