L'ouverture économique devait préserver l'outil de production nationale. Ce ne fut pas le cas, selon le constat dressé, hier soir, par le Forum des chefs d'entreprises. Pour ces derniers, cette ouverture s'est faite d'une manière anarchique et à l'appui de leurs affirmations, ils ont avancé beaucoup de chiffres révélateurs. S'exprimant lors d'une rencontre organisée par le Forum des Chefs d'Entreprises, Reda Hamiani, président du FCE, a reconnu que les réformes engagées ces 15 dernières années par l'Etat n'ont pas été suffisantes pour empêcher l'afflux de produits de contrefaçon. Selon le président du FCE, c'est au niveau de l'ouverture extérieure qu'il aurait fallu être prudent, car, le succès des efforts entrepris était tributaire de la réussite des programmes de restructuration et de mise à niveau. Menée par le FCE en collaboration avec le bureau de conseil Ecotechnics, l'étude d'hier, représente la vision du Forum pour une meilleure prise en charge des problématiques liées à l'ouverture de l'économie, à l'informel et à la distribution. S'agissant du volet relatif à l'ouverture économique, il a été noté qu'elle était caractérisée par une baisse de la protection du marché interne accompagnée d'une croissance des importations de marchandises établie en 2008 à 40% par rapport à 2007. D'importantes pertes de parts de marché de l'industrie locale ont été également constatées au cours de cette période en raison de la concurrence déloyale sur le plan interne et une hausse des importations en provenance de pays à partir desquels il est plus facile d'organiser la fraude notamment la Chine, le Brésil, l'Egypte et la Turquie. A propos du secteur informel, l'étude a relevé que ce dernier constitue une partie importante de l'économie nationale et représente 22% de l'emploi total. Les retombées de ces activités informelles sur la fiscalité et la sécurité sociale sont très importante, ainsi 42 milliards de dinars de pertes sont enregistrées pour les recettes fiscales et 120 milliards de dinars pour les prélèvements de sécurité sociale. En conclusion, le FCE a suggéré l'instauration d'un régime général de sécurité sociale dans lequel le taux de cotisation soit moins élevé. Lors des débats qui ont suivi la présentation de cette étude, les interventions ont été axées, particulièrement, sur l'ouverture économique du pays jugée «anarchique». Le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, présent aux débats, a rappelé que l'ouverture économique et commerciale était «réclamée par tous les opérateurs privés qui avaient assuré pouvoir assumer les conséquences de cette libéralisation». S'agissant de la compétitivité de l'entreprise algérienne face aux défis de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre échange (Zale), le ministre a affirmé que le tissu industriel national est plus solide par rapport à ceux d'une grande partie des pays arabes.