Résumé de la 6e partie n Le père des 7 filles trouve la jambe de son frère dans le château des ogres. Il décide de la ramener à sa belle-sœur... La voix descendait du ciel. Le fuyard leva les yeux et ne vit rien... qu'une bergeronnette qui volait au-dessus de sa tête et avait l'air de suivre la même route. II était intrigué par ces paroles, qui ne semblaient sortir de nulle part, et il pressa le pas en suivant un moment des yeux la bergeronnette. A un moment, il la vit ouvrir le bec et les mêmes mots lui parvinrent. Plus de doute : c'était l'oiseau qui les prononçait ! L'homme en fut soulagé. — Bon ! dit-il à la bergeronnette, maintenant tu vois bien que je ne peux pas m'arrêter, je suis pressé. Mais suis-moi dans ma maison et, dès que je serai arrivé, je t'en donnerai. Mais, à son grand étonnement, il vit que l'oiseau, au lieu de venir avec lui, rebroussait chemin pour retourner dans la direction du château. Il le suivit des yeux et le vit de temps en temps descendre sur la route, gratter un peu de terre et remonter : il recommença ainsi plusieurs fois. L'homme était intrigué, mais il n'avait pas le temps de rester à observer l'oiseau, pour essayer de comprendre son manège - car peut-être les ogres étaient-ils rentrés et, découvrant qu'il les avait pillés une fois de plus, s'étaient-ils lancés à sa poursuite. Il se hâtait tellement qu'il ne remarquait pas les gouttes de sang qui, pendant qu'il courait, tombaient régulièrement de la jambe de son frère, au risque de le faire suivre à la trace. Pour son bonheur, et quoiqu'il l'ignorât, la bergeronnette, dès qu'elle eut reçu la promesse d'avoir sa part de butin, s'était mise à recouvrir les taches rouges d'un peu de terre et c'était pour cela qu'elle avait rebroussé chemin et qu'elle descendait sur la route de temps à autre. L'homme arriva bientôt devant sa maison. Il allait y entrer quand il vit la bergeronnette fondre du ciel et se poser devant lui. Il ne s'attendait pas à la voir si tôt arriver et resta un instant interdit. L'oiseau se mit alors à chanter la même chanson : Si tu m'en donnes un peu, Couvre et couvre. Si tu ne m'en donnes pas, Découvre et découvre. Mais le voyageur avait repris ses esprits — Allez, ouste ! fit-il, va de là. Tu vois bien que j'ai autre chose à faire. L'oiseau s'envola, prit de la hauteur, suivit le même chemin et l'homme le vit se livrer au même manège. Il était bien trop préoccupé pour y prêter attention. S'il avait pris le temps de le faire, il aurait vu que l'oiseau faisait cette fois juste le contraire de ce qu'il faisait tout à l'heure : il descendait du ciel, grattait la terre, remontait, mais cette fois c'était pour découvrir les taches qu'il avait jadis recouvertes. Mais l'homme ne s'en souciait guère. Il entra précipitamment dans la maison de son frère, jeta la jambe au milieu de la cour : — Tu as poussé ton mari à aller te rapporter des boisseaux d'or ? Voilà ce qu'il reste de lui, dit-il à sa belle-sœur. (à suivre...)