Tension n Moins de deux semaines avant l'élection présidentielle iranienne prévue pour le 12 juin prochain, la violence monte d'un cran. Plusieurs personnes ont été arrêtées après des troubles interreligieux, hier, dimanche, dans la ville de Zahedan (sud-est de l'Iran), cible récemment d'un attentat à la bombe, a affirmé, ce matin, un haut responsable de la police iranienne. En effet, «hier, dimanche, certaines personnes ont tenté de créer des divisions entre chiites et sunnites dans la région, mais la situation est redevenue calme avec l'intervention des responsables et des leaders religieux de la province», a déclaré le vice-commandant de la police, le général Ahmad Reza Radan. «Des personnes qui avaient tenté de créer un climat d'insécurité dans la ville, ont été arrêtées», a-t-il ajouté. Parmi les personnes arrêtées, il y a «des chiites et des sunnites, mais ce qui est clair c'est que ces personnes voulaient créer des divisions entre les frères chiites et sunnites». Le général Radan a également affirmé que «des bâtiments publics ont été endommagés» lors d'affrontements sporadiques. M. Radan a ajouté qu'«à la suite des efforts des autorités locales, le calme est revenu dans la ville à 18h 00 (13h 30 GMT)». Cependant, ces troubles interviennent alors que le pays est en pleine campagne électorale pour la présidentielle du 12 juin. L'imam de prière des chiites de Zahedan, l'ayatollah Abbas-Ali Soleimani, a lancé, hier, un appel au calme et demandé aux musulmans chiites et sunnites de la ville de ne pas tomber dans le piège «des éléments de l'oppression et des ennemis du régime islamique» en exacerbant les tensions. De même, le leader religieux des sunnites de la ville, Molavi Abdol-Hamid Esmaïl-Zehi, a également appelé les gens au calme en démentant les «rumeurs» concernant des menaces à son encontre. «Je n'ai aucun problème et je suis en sécurité, j'appelle la population et en particulier les jeunes, à garder leur calme», a-t-il déclaré. Pour rappel, un attentat suicide contre une mosquée chiite de Zahedan, capitale de la province de Sistan-Balouchistan, avait fait, jeudi dernier, 25 morts et 125 blessés. Trois hommes reconnus coupables de complicité dans cet attentat attribué au groupe rebelle sunnite Joundallah (soldats de Dieu), ont été pendus samedi matin. La province, située à la frontière avec le Pakistan et l'Afghanistan, abrite une forte minorité sunnite. Ces dernières années, la province et la ville de Zahedan ont été le théâtre de nombreux attentats et actions armées, attribués à Joundallah. Le groupe, qui revendique une plus grande autonomie pour la minorité baloutche sunnite, est régulièrement accusé d'attaques contre les forces de l'ordre. Les autorités iraniennes accusent les Etats-Unis de soutenir les rebelles.