Revendication n L'association des handicapés moteurs Amel de Bab El-Oued (Alger) réclame l'augmentation de la pension attribuée aux personnes handicapées au moins à hauteur du Snmg. La présidente de cette association, Mlle Hizia Rezig, rappelle qu'à l'issue de la journée d'étude organisée le 18 mars dernier sous l'égide de l'APN sous le thème : «handicapé et droit à la citoyenneté», l'association est sortie avec une série de recommandations qui seront adressées prochainement aux responsables concernés. La présidente de Amel dira que le but de l'association s'est de rendre leur dignité à ces personnes afin qu'elles puissent vivre de façon autonome et de participer pleinement à la vie sociale. «D'abord, nous essayons de faire comprendre à ces handicapés qu'ils ouvrent droit à une» pension, donc c'est bel et bien un droit et non une aide sociale comme cela est dit» dans l'article 05 relatif à la loi de 2002. Ensuite, il ne faut pas nier que face à la cherté de la vie, la prime qu'ils perçoivent, est dérisoire, c'est leur jeter de la poudre aux yeux. En outre, pour avoir droit à une pension, il faut avoir au minimum 18 ans», déplore-t-elle avant de s'interroger : «Comment peuvent s'en sortir les familles démunies ayant à charge un ou deux handicapés dont l'âge est inférieur à 18 ans ? Des centaines de mamans viennent chaque jour en pleurs à notre niveau demandant une aide, des couches, des vêtements, des médicaments… c'est un drame !» Le problème des non-voyants a été soulevé par notre interlocutrice qui dira à leur propos : «Ils continuent malheureusement de percevoir 1 000 DA sans que cela émeuve ceux qui sont frappés par la cécité morale.» Plus loin, elle affirme qu'«il est nécessairement logique pour la personne handicapée, de bénéficier réellement des mêmes droits que les autres citoyens, c'est-à-dire le droit à l'enseignement et à l'apprentissage lorsque les facultés s'y prêtent». Pour étayer ses propos, elle évoque son propre cas avec amertume. «Cela remonte à plus de 20 ans, j'ai été» terriblement marquée par le refus injustifiable de la directrice d'une école qui m'a empêchée de poursuivre mes études bien que je fusse apte.» Toujours concernant les revendications, l'association Amel plaide pour la priorité des soins médicaux et des traitements physiques appropriés, le droit à un quota de postes de travail et le droit au stationnement approprié conformément à la norme universelle. Sur ce point-là, Mlle Rezig s'interroge sur la loi obligeant les personnes handicapées à renouveler leur permis de conduire tous les deux ans et souligne le manque de structures appropriées telles les auto-écoles spécialisées pour les sourds-muets. «Pis encore, enchaîne-t-elle, des centaines de personnes handicapées, notamment les sourds, ont la carte d'invalide, mais n'ouvrent pas droit à une pension !»