Photo : Riad Par Sihem Ammour L'Union nationale des arts culturels (UNAC) a organisé, hier, à la galerie Racim, une journée de solidarité avec le peuple palestinien pour exprimer «le désaveu de la plus grande agression du siècle contre un peuple mis sous ghetto et qui subit un acte de génocide». Le président de l'UNAC, Abdelhamid Arroussi, a déclaré à ce propos que «cette initiative est un élan du cœur, n'importe quel citoyen du monde épris de paix et de liberté et notamment les artistes doivent l'avoir». Il a ajouté que «les intellectuels et les artistes sont les chantres de la paix et de la liberté, ils doivent être présents pour exprimer leur soutien à travers des actes de solidarité. Aujourd'hui, c'est une agression qui vise à un génocide. Fermer les yeux devant une situation aussi grave et aussi dangereuse serait criminel». Il a également affirmé que le rôle de l'artiste a toujours été militant en faveur des libertés des hommes, à l'exemple de Picasso qui a peint Guernica et de Djamila Bouchaha. Le président de l'UNAC a aussi lancé un appel à tous les artistes du monde afin qu'ils disent halte à ce massacre et demandent l'arrêt total de cette agression contre les habitants de Ghaza. En tant qu'artiste, Abdelhamid Arroussi a peint une toile intitulée Liberté pour la Palestine. Venus des quatre coins d'Algérie, des artistes ont répondu à l'appel et peignent spontanément des toiles, à l'instar de Abdelkader Rouabah, artiste peintre de Bordj Bou Arréridj qui a confié : «On est venus soutenir Ghaza avec ces fresques. Picasso a peint Guernica qui a subi 50 tonnes d'explosifs. Ghaza subit 57 mille tonnes d'explosifs. C'est notre devoir de peindre mille Guernica.» Rouabah a peint une toile où des mains s'élèvent pour demander de l'aide, des visages hurlent leur douleur et une rivière de sang traverse le tableau avec une dominance de couleurs exprimant la violence que subissent les habitants de Ghaza. Abdelmadjid Aissaoui de Tindouf et Abdelbassat Ghdiyar d'Illizi sont côte à côte pour peindre une toile poignante. Abdelmadjid explique d'une voix cassée par l'émotion : «La couleur et le pinceau sont les armes de l'artiste qui transmettent un message aussi fort que celui du fracas des bombes et encore, peut-être, plus fort que les différentes réunions des pays arabes qui sonnent creux dans cette tragédie que vit le peuple palestinien.» Les artistes Mouna Boudjarah d'Oran et son mari Samir Bensalem de Bordj Bou Arréridj peignent une toile intitulée Guernica des Arabes. Elle explique : «Nous ne possédons que le pinceau pour exprimer notre colère, notre tristesse, notre soutien et notre regard sur cette situation.» Venus de Batna, les artistes Abdesllam Amraoui, Kamel Dzirik, Karima Zidani et Djahid Kibi considèrent qu'«il faut que l'artiste s'engage et prenne position. Car la vraie bataille aujourd'hui est celle de l'image. Pour nous, c'est aussi une manière de résister et de combattre avec nos toiles».