Connu, selon les témoignages de ses pairs, pour son patriotisme ardent exprimé dès son jeune âge, Ahmed Mahsas représente 70 ans de combats et de militantisme. Plus que son engagement militaire bien avant le déclenchement de la Guerre de libération, Mahsas fut aussi un intellectuel. Ahmed Mahsas est auteur de quelques œuvres, comme «L'autogestion en Algérie», «L'Algérie : la démocratie et la révolution» et «Le Mouvement révolutionnaire en Algérie». Sa carrière de militant fut entamée en 1940 quand il adhéra au Parti du peuple algérien (PPA). Il fut arrêté en 1941 pour son action au sein du PPA dans le quartier de Belcourt (Alger). Au sein du PPA, le défunt Mahsas a vite hérité de lourdes responsabilités en matière d'organisation et de structuration des organes de lutte. Il fut ainsi chef de Wilaya à Constantine et membre du comité d'organisation du PPA, avant qu'il soit détaché à l'organisation para-militaire (l'organisation secrète) au moment du démantèlement de cette organisation par la police française. Les écrits d'histoire montrent qu'Ahmed Mahsas fut à l'origine de la création du premier noyau du Front de libération nationale (FLN) en France, avant de devenir le délégué politico-militaire de l'Est algérien et membre du Conseil national de la révolution algérienne (Cnra). Ahmed Mahsas occupera, à l'indépendance de l'Algérie, plusieurs fonctions. Parmi elles, figurent celles de directeur de la Caisse d'accession à la propriété et à l'exploitation rurale, directeur de l'Office national de la réforme agraire et ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire. Les premières années de l'indépendance ont contraint le Moudjahid Mahsas à l'exil. Il sera établi en France de 1966 jusqu'à 1981, date de son retour au pays. Il a été désigné Conseiller à la Société nationale d'édition et de diffusion (Sned) en 1981. Avec l'instauration du multipartisme démocratique, Ahmed Mahsas se lança dans l'aventure partisane en créant l'Union des forces démocratiques (UFD). Ahmed Mahsas est par ailleurs connu pour son opposition aux résolutions du Congrès de la Soummam. Cette position, il l'a soutenue jusqu'au bout. Dans une longue interview qu'il avait accordée à El Khabar -la dernière étape a été publiée hier-, Mahsas s'est toujours montré contre ce qui a été décidé au rendez-vous de la Soummam. Ali Mahsas sera inhumé aujourd'hui au cimetière d'El-Alia après la prière du Dohr. A. Y.