À peine entamé, l'exercice 2013-2014 s'annonce ardu. Même si la presse n'en rapporte pas quotidiennement toutes les péripéties, les mouvements populaires de protestation se font insistants en cette rentrée sociale. Les revendications, souvent légitimes, touchent presque tous les secteurs d'activité. Pénurie d'eau potable, dégradation avancée du réseau routier, mauvaise préparation de la rentrée scolaire, cherté des produits de base, retard dans la réception d'équipements publics de première importance, salaires et primes impayés au moment où les dépenses ménagères s'accroissent avec l'approche de l'Aïd... Voilà qui contredit le discours triomphaliste de l'administration et des autorités locales. Topo succinct à travers la wilaya de Béjaïa. Hier, des citoyens de la circonscription de Timezrit, en guise d'ultime recours, ont coupé la circulation sur la RN 26 (Béjaïa-Bouira) pour réclamer la réparation d'un chemin communal impraticable sur un tronçon de 2,6 kilomètres ! Même problème dans la municipalité de Bouhamza où les habitants de quatre villages mitoyens, de guerre lasse, ont fermé le siège de la mairie pour exiger de sérieuses garanties quant à la restauration de leur unique voie de communication. Dans plusieurs quartiers périphériques du chef-lieu de wilaya, des voix montent également pour réclamer la prise en charge des dégâts engendrés par les dernières intempéries, notamment en ce qui concerne les voies d'accès à leurs cités. A Barbacha, les travailleurs communaux se sont finalement mis en grève pour réclamer leurs salaires et autres indemnités impayés. En contrebas, dans la commune d'Amizour, les citoyens de Tadarth Thamokrant réclament de l'eau. Dans la municipalité montagneuse de Chellata, les paysans se soucient de l'état d'abandon de leur polyclinique. A Fenaïa, Feraoun et plusieurs autres communes, le manque d'enseignants dans les écoles et l'absence de commodités élémentaires suscitent la réaction des associations de parents d'élèves (APE). Rien que dans les écoles primaires et les CEM du chef-lieu de wilaya, l'APE parlent d'un déficit de 54 postes d'enseignants. Refusant d'honorer leur affectation dans des écoles montagneuses, certains enseignants recourent au congé maladie. Le lycée de Feraoun, à lui seul, accuse un manque de 23 enseignants. Les lycéens de cette localité ont manifesté, hier, devant les locaux de la DE, pour exiger une solution. Des dizaines de cantines scolaires demeurent fermées pour défaut de payement des fournisseurs. Idem pour le ramassage scolaire. Il y a quelques jours des souscripteurs au logement se sont pareillement manifestés pour réclamer le respect des délais de livraison de leurs appartements. A Béjaïa, comme dans toutes les autres wilayas, toutes ces attentes, somme toute légitimes, exigent un grand coup de pied dans la fourmilière bureaucratique locale. La Tripartite du 10 octobre prochain doit être une occasion pour remonter les bretelles aux commis de l'Etat et aux patrons qui en ont la charge. Avant d'étaler ses desseins pour les années prochaines, l'Exécutif devrait, d'abord, concrétiser ses promesses antérieures. Ces chantiers, qui s'éternisent partout, suscitent le courroux des usagers qui ne croient pas, plus, tellement aux lendemains qui chantent. K. A.