Des milliers de Palestiniens ont manifesté hier en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza contre l'occupation israélienne, et ce, la veille de l'anniversaire de la deuxième Intifadha. Une manifestation, à l'appel du Hamas, a réuni plusieurs milliers de personnes dans le camp de réfugiés de Nousseïrat, dans le centre de la bande de Ghaza, scandant des slogans tel que «Nous sommes tous la résistance». «Nous appelons les masses de notre peuple palestinien en Cisjordanie à se révolter contre l'injustice et l'oppression et déclarer une troisième Intifadha contre l'entité sioniste ». Des défilés similaires, émaillés d'appels à se révolter contre l'occupant ont eu lieu près des frontières, où cinq palestiniens ont été atteints par des gaz lacrymogènes lancés par des militaires israéliens. À Al Qods, où a éclaté la deuxième Intifadha en 2000, des centaines de Palestiniens se sont confrontés à la police israélienne après la prière du vendredi. Neuf personnes ont été arrêtées. Des manifestations ont également eu lieu à travers la Cisjordanie, occasionnant parfois des heurts entre Palestiniens et soldats d'occupation, notamment aux environs de la prison militaire d'Ofer, près de Ramallah. Face à l'inefficacité de la négociation, l'Intifadha et la résistance restent les seuls moyens pour les Palestiniens pour conquérir leurs droits. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé jeudi à la tribune de l'Assemblée générale que l'objectif de son pays n'est pas de délégitimer l'Etat d'Israël, mais de consacrer l'existence d'un Etat qui doit exister, celui de la Palestine. «Notre peuple ne veut plus être un sujet constant de l'ordre du jour des réunions des Nations unies. Notre peuple veut la liberté», a affirmé Abbas qui, à chaque fois, se voit obligé de montrer sa disponibilité à la négociation même pour un résultat néant. Vingt ans après la signature, en 1993, des fameux Accords d'Oslo, le résultat est articulièrement décourageant et sombre, selon Abbas. La poursuite systématique de la colonisation, qui vise à changer la situation sur le terrain, frappe ainsi de plein fouet le cœur même du processus de paix, en provoquant une profonde fracture dans sa pierre angulaire, à savoir la solution à deux Etats, a prévenu Abou Mazen. Face à la colonisation israélienne Abbas s'est félicité de la position de principe de l'Union européenne concernant les produits issus des colonies, y voyant «un exemple positif de ce qui peut être fait pour créer un environnement propice à la poursuite des négociations et du processus de paix». «L'heure de la liberté pour le peuple palestinien a sonné, l'heure de l'indépendance a sonné. L'heure de la paix a sonné», a clamé le Président palestinien, soulignant que le temps presse et que la fenêtre de la paix est probablement en train de se refermer au fur et à mesure. Pour Abbas le cycle actuel de négociations est celui «de la dernière chance» M. B./Agences