Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Le sport algérien vit ses moments les plus difficiles. Chacun s'accorde à dire qu'il traverse une profonde crise et qu'il faut une révolution pour arriver à enclencher une réelle relance qui remettrait l'Algérie sur le devant de la scène internationale. Il n'y a pas une discipline qui n'ait pas reculé. Une crise qui s'est fortement répercutée au niveau local où plusieurs sections sportives communales ou des disciplines ont carrément disparu. Plusieurs facteurs y ont contribué. En plus du «désengagement» de l'Etat de la chose sportive, au début des années quatre-vingt-dix, il y a eu la crise financière, durant cette même période, et le terrorisme. Aujourd'hui, la situation s'est beaucoup améliorée mais le sport, de manière générale, n'a pas évolué, même si les choses sont en train de se faire. Si nos équipes nationales, à quelques exceptions près, n'arrivent plus à briller sur le plan régional, continental ou international, c'est en partie dû à l'absence de formation. Un segment «abandonné» par la majorité des acteurs du mouvement sportif national. Et là, il est utile de parler du net recul de la formation au sein des clubs de l'élite, du sport scolaire et universitaire, ainsi que du sport communal. Ce dernier a, pourtant, une double vocation. En plus de son utilité, notamment dans l'émergence et la découverte de nouveaux talents –jadis, il était l'un des terrains les plus intéressants pour les clubs en termes de détection des sportifs– le sport communal contribue amplement, sur le plan social, à la protection des jeunes des fléaux en les encadrant et en leur proposant une activité sportive. A moins qu'il n'arrive à se hisser aux paliers supérieurs des différents championnats, que ce soit dans le football ou autre, un club communal, qui évolue dans les divisions inférieures trouve toujours des difficultés pour «survivre». La chose est beaucoup plus compliquée pour les disciplines en dehors du football. Ce dernier, étant donné que c'est le plus «convoité», arrive quand même et tant bien que mal à s'en sortir. Pratiquement, il n' y pas une commune de l'Algérois qui n'a pas perdu au fil des dernières années une discipline sportive au minimum. Il y a quelques jours, les responsables d'un club sportif de la commune de Aïn Benian ont fortement protesté contre le manque de moyens qui risque d'emporter ce club. Pourtant, sa section de basket-ball évolue dans la division excellence (première division). Plusieurs clubs d'autres communes vivent la même situation. Les responsables locaux parlent des budgets, consacrés au sport, qui ne répondent pas à la demande. Autrement dit, les communes n'arrivent plus, dans la majorité des cas, à financer le sport. Les Assemblées populaires communales donnent ce qu'elles peuvent. Si pour les sports de combat, par exemple, certains ont pu trouver une «échappatoire» en optant pour des sections «privées», fonctionnant grâce aux contributions financières mensuelles des sportifs eux-mêmes, cela ne pourrait être le cas des autres sports, collectifs notamment. Pourtant, en termes de réglementation, les textes régissant le sport communal existent même si, pour certains, ils sont à parfaire. Et là, on peut citer par exemple le décret exécutif numéro 91-413 du 2 novembre 1991 fixant la composition, l'organisation et le fonctionnement du conseil communal des sports. Ce dernier a, notamment, pour mission «d'élaborer, en relation avec les associations sportives des différents secteurs dans les limites territoriales de la commune, d'établir un plan de développement sportif et de veiller à sa réalisation» et de «coordonner l'activité des associations sportives implantées dans la commune». «A ce titre, le conseil communal des sports contribue à l'élaboration et à la mise en œuvre des programmes d'activité et des manifestations à caractère sportif, suscite la réalisation d'infrastructures sportives et propose les mesures susceptibles de les valoriser et d'assurer leur utilisation rationnelle, émet des avis sur les projets de répartition des crédits nécessaires à la réalisation des plans de développement sportif, adopte l'état prévisionnel des dépenses du conseil présenté par le bureau exécutif, élabore ses programmes, bilans, rapports annuels et pluriannuels d'activité et en adresse copies au président de l'Assemblée populaire communale et au président du conseil de wilaya des sports», lit-on, entre autres, dans l'article premier de ce décret. Est-ce que tout cela se fait sur le terrain actuellement ? Rien n'est évident. En tout cas, même si la volonté existe, les exigences de la gestion locale font que les moyens financiers destinés au sport ne sont pas souvent suffisamment disponibles. Une réflexion sur la manière de gérer le sport communal s'impose. Ce n'est qu'à ce niveau que la majorité des jeunes peuvent exercer le sport.