Améliorer le réseau d'assainissement et mettre un terme aux défaillances concernant le traitement des eaux usées dans la capitale, c'est l'objectif de la direction des ressources en eau (DRE) de la wilaya d'Alger. «A l'horizon 2018, aucune goutte d'eaux usées ne sera déversée en mer ou dans les oueds dans le grand Alger car 100% des eaux usées générées par la capitale seront épurées», a affirmé hier à l'APS le directeur des ressources en eau de la wilaya d'Alger, M. Smaïn Amirouche. Le plan d'action initié était supposé arriver à terme en 2016, mais certaines difficultés ont fait que l'objectif assigné a connu un retard d'achèvement des travaux. «L'objectif d'atteindre les 100% était planifié pour 2016. Il y a eu un glissement des délais pour des raisons financières. La réalisation d'une station d'épuration coûte très cher», a-t-il déclaré, relevant des retards dans la mise en place des infrastructures de collecte et de traitement des eaux usées qui avaient repoussé cette échéance de deux ans. En ce qui concerne l'état actuel des réseaux d'assainissement ainsi que le traitement des eaux usées, M. Amirouche dira que «60% des eaux usées à Alger sont récupérées et traitées dans trois stations d'épuration, à savoir Réghaïa (d'une capacité de 400 000 équivalent habitants), Baraki (900 000 équivalent habitants) et Beni Messous (250 000 équivalent habitants)». Le même responsable a souligné que «le taux de raccordement des ménages algérois au réseau d'assainissement, long de 4 000 km, est de 98%, les 2% qui ne sont pas encore raccordés représentent les habitants des anciennes fermes agricoles coloniales et des maisons isolées». Interrogé sur la stratégie de la direction en question afin d'améliorer le réseau d'assainissement et renforcer les capacités de traitement des eaux usées, M. Amirouche a déclaré que des travaux sont en cours pour la réalisation d'une deuxième tranche à la station de Baraki (900 000 équivalent habitants) et de Beni Messous (250 000 équivalent habitants) et d'une nouvelle station d'épuration à Zéralda d'une capacité de 100 000 équivalent habitants. M. Amirouche estime que ces projets mettront un terme d'ici 2018 aux problèmes liés aux traitements des eaux usées et à l'assainissement au niveau de la capitale. «Ces projets nous permettront d'atteindre, en 2016, un taux de récupération des eaux usées de 90%. La 3e tranche, qu'on lancera en 2015 à Baraki, les 2es tranches de Zéralda et de Reghaïa nous permettront à l'horizon 2018 de dire qu'aucune goutte d' eaux usées ne sera déversée en mer ou dans les oueds, car 100% des eaux usées seront récupérées et épurées». Au sujet des coûts financiers des travaux qui constituent l'une des principales raisons du retard du projet, le responsable dira que «la réalisation d'une des trois tranches de la station d'épuration de Baraki a mobilisé à elle seule une enveloppe de 13 milliards de DA». D'autres projets sont aussi assez coûteux a-t-il jugé : «La mise en place des différents collecteurs des eaux usées, dont les plus importants sont Oued Kniss, Oued M'Kessel (Bouzaréah-Bab El Oued), El Biar-Port d'Alger, Raïs Hamidou-Caroubier, est également très coûteuse mais l'objectif est très noble.» «La technique du tunnelier est la seule possible pour réaliser des collecteurs à 9 m sous le niveau de la mer comme c'est le cas pour celui de Raïs Hamidou-Caroubier. Si on s'amuse à faire des tranchées à ciel ouvert, on ne va pas s'en sortir», a-t-il expliqué. D'autre part M. Amirouche a évoqué le sujet des travaux d'assainissement qui se déroulent au niveau de certaines plages de la wilaya d'Alger, saluant ainsi les efforts de cette dernière qui ont permis à la population de profiter d'un plus grand nombre de plages ouvertes à la baignade. «En 2004, nous avions 36 plages ouvertes à la baignade. En 2012, nous avons ouvert 64 autres. Il ne reste aujourd'hui que cinq plages fermées dans les communes de Zéralda, Hammamet, Casbah, Aïn Taya, et Hussein Dey, ces plages sont encore polluées», a indiqué M. Amirouche. A. K.