Le gouvernement tente une nouvelle réforme du code minier pour rendre le secteur plus attractif pour les investisseurs. Cette réforme survient au moment où la demande mondiale en matières premières redémarre en raison de la fin de la crise financière. Aussi, le département de Youcef Yousfi aura à défendre, aujourd'hui, devant les députés l'un des derniers projets de loi du quinquennat. Le projet de loi portant loi minière a, selon l'exposé des motifs, pour objectif de transformer le secteur minier en une source importante de création de richesses et de recettes en devises à travers notamment la relance de la recherche minière. Ce texte de loi vise également la création d'emplois particulièrement dans les zones déshéritées, les centres miniers étant situés hors et loin des agglomérations urbaines. L'exemple de la mine de fer de Tindouf est édifiant. Aussi, pour les rédacteurs du projet, il s'agit de créer un pôle de croissance dans un secteur constituant, grâce à son activité induite, un facteur de production très efficace pour de nombreux autres secteurs économiques, souligne ce projet de loi composé de 194 articles. Les modifications apportées à ce texte de loi portent essentiellement sur «la relance de la recherche minière pour laquelle des moyens importants seront mobilisés et s'appuyant sur un certain nombre d'actions précises dont le renforcement des ressources matérielles et humaines de l'Office de recherche géologique et minière (Orgm)». Le document aborde aussi l'aspect de la classification des gîtes et gisements des substances minérales ou fossiles, qu'ils soient exploités à ciel ouvert ou en souterrain, en régime des mines ou en régime des carrières. Selon le projet de loi, sont considérées comme mines les substances minérales énergétiques, métalliques et non métalliques à usage industriel ainsi que les métaux précieux et les pierres précieuses et semi-précieuses. Aussi, tous les gîtes de substances minérales non métalliques destinés à la construction, à l'empierrement, à la viabilisation et à l'amendement des terres sont considérés comme carrières. Des gîtes et des substances minérales ou fossiles peuvent, en fonction de leur intérêt pour l'économie nationale, être classés stratégiques. Il s'agit notamment de substances radioactives dont la production et les échanges internationaux sont marqués par des restrictions diverses et sont enserrés dans un réseau complexe de règlements et de contrôle. Le projet de loi précise également que le permis minier confère à son titulaire, dans les limites de son périmètre, le droit d'exercer des activités minières pour lesquelles il a été octroyé. Le permis crée un droit distinct de la propriété du sol et n'est pas susceptible d'hypothèque ni d'amodiation. Les obligations des titulaires de permis ont été redéfinies afin de «permettre une meilleure gestion du domaine minier et contrecarrer la spéculation sur les permis miniers et la stérilisation de périmètres miniers», explique le document. Parmi les nouveautés introduites par ce projet de loi, la restructuration de l'Agence nationale du patrimoine minier (Anpm) qui sera remplacée par l'Agence du service géologique de l'Algérie (Asga) alors que l'Agence nationale de géologie et du contrôle minier (Angcm) deviendra l'Agence nationale des activités minières (Anam). Celle-ci sera l'instrument de la mise en œuvre de la politique en matière de développement minier. Concernant les dispositions fiscales, les modifications apportées dans le projet de loi portent essentiellement sur les investissements d'exploitation minière, notamment ceux destinés à la création, à l'extension de capacités, à la réhabilitation ou à la restructuration. Ces investissements «sont soumis aux dispositions prévues par la législation et la réglementation relatives au développement de l'investissement». Les activités d'infrastructure géologique, de prospection et d'exploitation minières, compte tenu de leur spécificité, sont exemptées de la taxe sur la valeur ajoutée portant sur les biens d'équipements, matières et produits destinés à ces activités, de la taxe sur la valeur ajoutée portant sur les prestations de services, y compris les études et les autres opérations de louage, réalisées dans le cadre de ces activités. Elles sont exemptées également des droits, taxes et redevances de douanes pour les importations de biens d'équipement, matières et produits destinés à être affectés et utilisés directement et en permanence à ces activités. K. B./APS