Par ailleurs, il existe des écarts «très significatifs» en fonction du niveau d'instruction et du sexe, en sachant que le taux d'insertion professionnelle est de 77,5% chez les hommes et de 58,1% chez les femmes, selon les résultats de l'enquête annuelle «activité, emploi et chômage» réalisée par sondage et qui a touché un échantillon de 115 195 personnes, dont 82 962 étaient en âge de travailler. Plus le demandeur d'emploi possède un niveau supérieur, notamment universitaire, plus il s'intègre dans le monde du travail. C'est ce qu'a indiqué la directrice de la population et de l'emploi auprès de l'Office, Mme Amel Lakehal. De manière globale, le taux d'emploi de la population âgée de 15 ans et plus a atteint 39% en 2013. Ce taux est de 63,7% pour les hommes et 13,9% pour les femmes. En ce qui concerne le taux d'insertion professionnelle de la gent féminine, la directrice de la population et de l'emploi à l'ONS a affirmé que «le taux d'emploi des femmes diplômées de l'enseignement supérieur a atteint 58,1%, alors que celui des diplômées de la formation professionnelle est de 37,1%, mais n'est que de 6,6% pour de celles qui n'ont aucun diplôme». Quant à l'écart existant dans le taux entre les deux sexes, Mme Lakehal dira que ce dernier se réduit à mesure que s'élève le niveau d'instruction. Elle a relevé un écart de 52 points en faveur des hommes pour la population sans diplôme, mais cet écart est réduit à 43 points pour les diplômés de la formation professionnelle et ramené à 19,4 points pour les diplômés de l'enseignement supérieur. L'enquête précise ainsi que le taux d'insertion de la femme dans le monde professionnel demeure «relativement faible comparativement aux pays développés», estime un responsable de l'ONS qui souligne, néanmoins, que ce taux a connu un accroissement de plus de 2 points sur les cinq dernières années, alors que le volume de cette population active féminine ne cesse de s'accroître passant de 1 660 000 en 2004 à 2 275 000 en 2013, soit un accroissement de 37% sur une décennie. Le responsable ajoute que «l'accès des filles aux études supérieures a eu pour conséquence un changement en matière de comportement par rapport au marché du travail», en ajoutant que «l'intégration de la femme est beaucoup plus visible en tant qu'occupée mais également en tant que demandeuse d'emploi». Malgré cette évolution et la baisse du taux de chômage féminin dès 2010 (19,2%), qui s'est poursuivi pour atteindre 17,2% en 2011, 17% en 2012 et enfin 16,3% en 2013, le taux de chômage des femmes universitaires reste relativement «important», soit 19,1% en 2013. Mais il faut dire que les chiffres révélés montrent que l'insertion de la femme dans le monde professionnel progresse. «Ces changements vont dans le sens d'une meilleure intégration des femmes dans le monde économique et visent à réduire visiblement les écarts en faveur des femmes.» L'enquête révèle aussi que le taux d'activité économique qui est le rapport entre la force de travail (population occupée + chômeurs) et la population en âge de travailler (15 ans et plus) est passé à 43,2%, soit un accroissement de 1,2 point par rapport à 2012 et de plus de 3 points par rapport à 2011. Cette même enquête a révélé que le taux de chômage en Algérie a atteint 9,8% en 2013, avec une baisse continue du taux de chômage chez les universitaires, où le taux est passé de 21,4% à 15,2% entre 2010 et 2012 pour atteindre 14,3% en 2013. Une partie a été consacrée, dans cette enquête, au comportement de la population en quête d'un emploi qui diffère selon le sexe et la qualification. L'inscription auprès des bureaux de placement (Anem) est la forme de recherche d'emploi dominante auprès des diplômés de l'enseignement supérieur (79,4%), mais il ressort que cette part n'est que de 65,5% auprès des diplômés de la formation professionnelle, et ne représente que 39,9% auprès des personnes sans aucune qualification. Mme Lakehal a révélé que «la recherche d'emploi par recours aux relations personnelles semble être le moyen utilisé par trois chômeurs sur quatre, quel que soit le niveau de qualification». D'autres démarches sont aussi entreprises par les jeunes à la recherche d'emploi, telles que des démarches auprès des entreprises (78,3%), les relations personnelles (70,3%), alors que le taux de personnes à la recherche de moyens pour s'installer à leur compte est de 21,5%. A. K.