Louisa Hanoune est officiellement candidate à la candidature à l'élection présidentielle d'avril prochain. Même si le choix de se porter candidate à cette joute électorale semblait être pris depuis la tenue de son congrès, le Parti des travailleurs a préféré opter pour l'annonce graduelle de sa participation à ce rendez-vous, que la formation de Louisa Hanoune appréhende fortement jusqu'à le qualifier de celui de la guerre. C'est la participation du parti qui devait être entérinée en premier lieu avant celle d'engager Mme Louisa Hanoune dans la compétition électorale du printemps prochain. Les instances de direction ont jugé ainsi plus judicieux de convoquer la base du parti pour prendre part, et vivre ce moment fort portant sur l'engagement de la secrétaire générale du parti dans le «test crucial» de l'élection présidentielle. Avant que la chef du parti n'intervienne, hier, à la cinémathèque Sierra Maestra (Alger), où le parti tenait une rencontre avec sa base, c'est au député Ramtane Taazibt de présenter les contours de cette échéance électorale, tout en évoquant le parcours politique de la désormais candidate à l'élection présidentielle du 17 avril prochain. Louisa Hanoune est revenue, dans son discours, sur les appréhensions que se fait le parti vis-à-vis de cette consultation. Elle dira, dans ce sens, que l'objectif du Parti des travailleurs à travers sa participation ne peut pas être celui de courir derrière l'argent, mais plutôt celui «d'aider les Algériens à amorcer une nouvelle dynamique, à même de préserver les acquis du pays gagnés sur plusieurs plans». Convaincue, à cet effet, que «le scrutin va se dérouler dans un contexte de guerre, marqué par un processus de dislocation des nations», Louisa Hanoune estime que «cette élection présidentielle est complètement différente des précédentes». Elle martèlera que «cette élection est porteuse de dangers», appelant à «immuniser le pays de toute provocation émanant de l'extérieur». Et c'est dans ce sens qu'elle réitéra le contenu du récent appel qu'elle avait lancé au chef de l'Etat à travers lequel elle mettait en garde des conséquences d'un climat préélectoral délétère. «Nous appelons le président de la République à annoncer des garanties sur un bon déroulement de l'élection», déclare Mme Hanoune, qui réclame «une élection exclusivement algérienne». Sur sa lancée, la chef du Parti des travailleurs a indiqué qu'il «est attendu du chef de l'Etat d'assainir le climat précédant ce rendez-vous en prenant des mesures politiques, sociales, en mesure de permettre à ce scrutin de se dérouler dans des conditions régulières». A propos de ce que devait faire le PT durant la campagne électorale, sa candidate rassure d'emblée qu'il ne sera jamais recouru à «la diffamation et à l'insulte (...) et que le PT s'engage à respecter la déontologie politique». Concernant les positions des uns et des autres, Louisa Hanoune déclare qu'elle «respecte ceux qui soutiennent la candidature d'Abdelaziz Bouteflika (dans le cas où il se porterait candidat), tout comme nous respectons ceux qui vont boycotter le scrutin». Elle précisera cependant qu'elle est contre «tout chantage exercé sur les consciences des Algériens». Dans le chapitre programme, Louisa Hanoune dira qu'elle «va présenter un programme économique clair et cohérent», annonçant quelques changements qu'elle compte apporter à la Constitution en cas d'accession à la magistrature suprême du pays. Elle a, sur ce terrain, défendu le principe de nationalisation des richesses du pays, la règle 51/49%, ainsi que le soutien à la production nationale. Louisa Hanoune a par ailleurs plaidé pour «une réforme constitutionnelle» après l'élection présidentielle, décrétant, à l'occasion, l'échec des réformes engagées par les pouvoirs publics en 2011et 2012. A noter que le PT a rendu lors de son meeting d'hier un hommage particulier à la moudjahida Zohra Drif-Bitat. A. Y.