La nouvelle ville de Sidi Abdellah, située à 25 km à l'ouest d'Alger, devrait être un modèle pour le développement durable, puisque, prise dans son ensemble, elle devrait offrir à terme un tissu urbain aéré. Pour mener à bien la réalisation de ce projet, les pouvoirs publics ont créé, en 1997, l'Ansa (Etablissement public d'aménagement de l'Agglomération nouvelle de Sidi Abdellah), chargé par délégation d'aménager le site et d'encadrer la réalisation de programmes publics et privés. Sa conception réserve près de 25% de sa superficie aux espaces verts, avec des zones d'activités localisées en périphérie. Le projet de la nouvelle ville de Sidi Abdellah s'inscrit dans le cadre d'une politique urbaine et d'aménagement du territoire qui a pour objectif de limiter l'hyper concentration humaine dans la capitale, génératrice de difficultés de gestion urbaine (réseaux, équipements, circulation) et mettre un terme à l'extension permanente de la ville, souvent au détriment des meilleures terres agricoles de la région. Selon Mme Leïla Hamzaoui, directrice générale de l'établissement public de la ville nouvelle, «le projet comporte quatre quartiers distincts avec chacun son centre et son cachet propre». Le site de Sidi Abdellah, selon cette responsable est «bien» situé par rapport aux infrastructures de transport, à savoir la rocade sud qui relie Boudouaou à Zéralda, et la liaison ferroviaire Zéralda- Sidi Abdellah-Birtouta en cours de réalisation. La ville est ceinturée par deux périphériques qui permettent la liaison entre la rocade 1 (Zéralda - Dar El Beïda) et la rocade 2 (Zéralda-Boudouaou). Le périmètre de la ville nouvelle s'étend sur une superficie de 7 000 hectares dont 4 000 réservés pour le périmètre de protection et 3 000 urbanisables, englobant les communes de Mahelma, Rahmania, Douera, Souidania et une partie de Zéralda. Elle devrait abriter à terme une population de 280 000 habitants et permettre la création de 85 000 emplois. Il est prévu d'y réaliser un très grand programme d'habitat (55 000 logements) avec tous leurs équipements. Signalons que les premiers projets de l'Aadl et de l'Enpi ont été implantés (représentant une première tranche de 15 000 logements au total) et seront achevés à brève échéance, selon les responsables du secteur de l'habitat. Sidi Abdellah sera aussi, selon Mme Hamzaoui, une ville dédiée à la science avec des espaces réservés aux technologies avancées, aux biotechnologies et à la production pharmaceutique, aux technologies de l'information et de la communication. Elle devrait accueillir aussi des instituts universitaires et des centres de recherche. L'enseignement supérieur est concerné avec 12 centres de recherche et d'innovation. Dans la pharmacie et la biotechnologie, il est prévu la réalisation de 36 projets d'investissement privés (dont 4 opérationnels et 3 en cours de réalisation y compris celui de Sanofi Aventis) et 6 projets de sociétés publiques (dont 2 sont en cours de réalisation). Le grand cyber parc comporte un incubateur destiné aux porteurs de projets et start-up, des locaux réservés aux développeurs des TIC, et un centre d'études et de recherche des technologies de l'information (Certic). Dans le cadre de la coopération algéro-coréenne, le Centre africain des technologies de l'information et des technologies avancées (Caticta) sera bientôt en réalisation, d'après la directrice de l'établissement public de la ville nouvelle. Sidi Abdellah devrait aussi accueillir 19 projets culturels, pour lesquels 20 hectares sont d'ores et déjà réservés. Néanmoins, le projet fait face à moult contraintes, dont celui du foncier qui oppose l'Etat à des propriétaires privés. Plusieurs propriétaires ne veulent pas vendre la totalité de leurs terrains et quitter la localité. Les négociations laborieuses en cours pour laisser aux propriétaires une partie de leurs terrains, pour des constructions à usage d'habitation strictement encadrées, risquent ainsi de retarder encore la réalisation de ce projet. A signaler, à ce titre, que des entreprises étrangères, auxquelles des marchés ont été octroyés depuis 2008, coréennes entre autres, se retrouvent immobilisées à cause du non achèvement des opérations d'expropriations. L'autre problème est la réduction de la part des grands équipements publics inscrits au préalable (326 ha entre le pôle universitaire, la cité des sciences et des TIC, le pôle de santé, le complexe sportif, le studio du cinéma et un parc urbain récréatif de 400 ha, en plus des espaces dédiés aux voies express et ferroviaires), et ce, pour réaliser des logements supplémentaires à ceux prévus dans les différents plans directeurs initiaux. B. A.