Il n'est pas question de remettre en cause l'arrêt du Conseil d'Etat qui vient d'annuler les élections du conseil de l'Ordre d'Alger. C'est ce qu'a déclaré hier le bâtonnier d'Alger Abdelmadjid Sellini, en marge de la tenue de l'assemblée générale des avocats consacrée à l'avant-projet de loi relatif à l'organisation de la profession d'avocat. Cela étant, il n'en a pas moins fait le parallèle entre la décision de l'institution dirigée par Mme Henni et la tenue d'une assemblée générale extraordinaire. Pour le bâtonnier d'Alger, l'annulation des élections du barreau intervient comme par hasard au lendemain de la contestation et du refus de l'avant-projet de loi proposé par la chancellerie. «Cela ne nous dérange pas. Nous allons organiser d'autres élections dans les prochaines semaines.» A la question de savoir s'il se portait candidat, Me Sellini répondra par l'affirmative. Ce n'est pas pour moi que je le fais, mais pour les principes que je défends pour l'honneur de la profession. Du côté de ses confrères qui avaient introduit le recours auprès du Conseil d'Etat, dénonçant le déroulement des élections et la fraude qui y a régné, la décision de cette haute institution administrative ne coïncide pas avec la tenue de l'assemblée générale. «Celle-ci était prévue pour le 29 décembre puis a été reportée au 3 janvier lorsqu'il a su [Me Sellini, ndlr] que le Conseil allait rendre son verdict. Or ce dernier a notifié la décision le 31 décembre», nous dira un avocat contestataire. Quant au retard pris par le Conseil d'Etat, quasiment une année, notre interlocuteur nous indiquera que l'institution administrative a pris le soin d'écouter l'ensemble des membres de la commission des élections. Cela, en plus de la période des vacances d'été et le mois de carême. Cependant, le propos n'est pas d'alimenter la division puisque la rencontre d'hier était exclusivement consacrée au texte régissant la profession d'avocat.