Le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, se rencontrent aujourd'hui à Londres, dans le cadre des discussions de paix israélo-palestiniennes, a indiqué le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad al-Maleki, sur les ondes de la Voix de la Palestine. Les deux parties discuteront du comment relancer les pourparlers entre Ramallah et Tel-Aviv après un énième échec enregistré le 29 avril dernier. Le refus d'Israël de libérer la dernière centaine de prisonniers, comme convenu dans la feuille de route tracée sous la médiation américaine, était derrière ce cuisant échec qui nous ramène à l'amère réalité. En effet, les Palestiniens qui tentent de se réconcilier entre eux pour faire face à l'occupation israélienne, n'ont pas cessé de céder aux pressions américaines, dans l'espoir de faire avancer leur cause. La rencontre de Londres constitue une nouvelle démonstration de ce que les Palestiniens subissent sans qu'Israël daigne renoncer à son projet de colonisation, à l'origine de tous les échecs enregistrés jusque-là de la médiation internationale, principalement américaine, de rétablir la paix entre les deux parties et stabiliser l'ensemble du Proche-Orient. Autrement dit, discuter à Londres sur les raisons de l'échec des dernières négociations, comme l'explique M. Al-Maleki, est inutile aux yeux d'une majorité de Palestiniens qui considèrent que le processus de paix est obsolète. Pour les Palestiniens et tous ceux qui soutiennent la création d'un Etat palestinien à part entière, les pourparlers de paix israélo-palestiniens font gagner du temps à Tel-Aviv qui a renié la quasi-totalité de ses engagements et qui poursuit la mise en œuvre de son plan d'occupation en toute impunité et dans un total mépris des lois internationales. Depuis la reprise des négociations de paix en juillet 2013, jusqu'à leur interruption neuf mois plus tard, Tel-Aviv a lancé de nouveaux projets de constructions de logements à El-Qods-est occupée ainsi qu'en Cisjordanie occupée et a refusé de libérer le dernier contingent de détenus palestiniens, comme prévu à Washington quelques semaines auparavant. Ceci dit, la réunion de Londres ne peut donner de résultats probants que si Tel-Aviv respecte les termes du contrat signé en juillet 2013 avec John Kerry, l'envoyé spécial de Barack Obama, a fait savoir le chef de la diplomatie palestinienne sur les ondes de la radio officielle de l'Etat palestinien. À moins que John Kerry vienne à Londres avec une liste d'éventuelles pressions diplomatiques et financières à l'encontre des Palestiniens dont la survie de l'Etat et de la population dépend largement de l'aide internationale, principalement occidentale. Le chantage exercé par les Américains, dans les coulisses, n'est pas nouveau, tout comme les largesses accordées à Tel-Aviv dans ses violations des lois internationales, sous prétexte qu'Israël a le droit de se défendre contre les dangers qui mettent en péril la pérennité de son Etat. L. M.