La 5e édition du Festival international du conte et du récit, a été clôturée vendredi dernier, dans le sublime écrin du patio du Palais du Bey de Constantine, devant un public, constitué notamment d'enfants et de familles, de plus en plus nombreux au fil des soirées à ce rendez-vous désormais inscrit dans l'agenda des sorties nocturnes de la ville des Ponts suspendus. Organisée par l'association Kan ya ma kan, la manifestation, dédiée au patrimoine orale et à la découverte des récits et des légendes des différents horizons, a été ponctuée lors de cette édition par les immuables histoires de cœur, des passions, des ruses, et de ce qu'il y a de meilleur et de pire chez l'être humain, contées par des artistes qui ont su captiver leur auditoire à travers le flot de paroles qui jaillissait de leurs lèvres et emporter les présents dans des espaces et des lieux où la course du temps n'avait aucune prise. Ainsi, depuis lundi dernier, la cinquième édition du Festival international du conte et du récit de Constantine a vu défiler, dans le magnifique patio du Palais du Bey six conteurs professionnels. Une dizaine d'autres conteurs amateurs, formés par l'association Kan ya ma kan, ont partagé leur passion avec le public au Centre culturel M'hamed-Yazid d'El Khroub, à l'Office des établissements des jeunes (Odej) et au Conservatoire communal Bentobal. Qualifiant cette nouvelle édition de réussie avec la présence, chaque soir, d'un public attentif, fasciné par les contes et histoires d'antan, le président de l'association Kan ya ma kan, Fayçal Ahmed-Raïs a indiqué à l'APS que l'objectif de son équipe est de «perpétuer l'art de l'oralité et de ressusciter des contes qui constituent un héritage universel» La soirée de clôture, rehaussée par le décor féérique du Palais Ahmed-Bey, a été marquée par le passage de la libanaise Leila Derwiche, qui a raconté l'histoire du bûcheron malheureux qui, voulant fuir la cruauté et la tyrannie de sa femme, a fini par épouser la fille du roi d'Inde. Le duo Leila et Halima Hamdane, du Maroc, narre en diapason, en français et en marocain dialectal, dans une belle complicité, l'histoire d'une belle-mère froide, méchante et égoïste qui voulait se débarrasser de sa belle-fille et qui finit par perdre sa propre fille. Bakary Traoré, du Burkina Faso, aux lèvres duquel enfants et adultes étaient suspendus, a conté, quant à lui, l'histoire d'une personne médisante, colportant des ragots et attisant les conflits, pour finir par s'attirer les foudres du roi. «En Afrique, les sages assurent que celui qui parle trop est souvent réduit au silence», dira le conteur. À son tour, Sihem Kennouche a raconté les rêves de Cendrillon, dans deux histoires où Louisa et Zouina, des filles ordinaires et honnêtes, voient leurs rêves devenir réalité en épousant, chacune, un prince charmant, beau et riche. La découverte de cette cinquième édition aura été, sans conteste, le jeune Amine Hamlili, âgé de 26 ans, venu de Maghnia. Diplômé de l'Institut supérieur des métiers des arts, du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas) de Bordj El Kiffan, Amine a charmé le public avec ses histoires pour enfants et ses contes sur les ruses des femmes, la dualité du couple, l'amour-désamour, l'entente-mésentente. Amine affirme à l'APS qu'il doit sa passion pour le conte à sa grand-mère et son père, véritables conteurs qui ont bercé son enfance et qui, a-t-il assuré, lui ont appris «l'art d'écouter une histoire pour bien la raconter». R. C.