Des milliards de dollars partis en fumée et des milliers d'emplois supprimés en une journée. La crise financière mondiale et la récession économique parlent encore d'elles. Les quatre coins du monde comptent, encore et toujours, les dommages collatéraux d'une crise qui s'avère, au fil des jours, plus profonde. A titre d'exemple, les dirigeants du pays le plus touché par cette crise, les Etats-Unis, confirment que le pire de la crise économique reste à venir, et ce, en dépit du plan de sauvetage d'Obama, dont la prise de fonction se fera officiellement demain. Plusieurs secteurs sont concernés par la récession. Ce week-end, les sociétés américaines ont annoncé pour la seule journée de vendredi pas moins d'une quarantaine de milliers de suppressions d'emploi. Les plus gros bataillons de ces nouveaux chômeurs vont venir du distributeur de l'électronique grand public Circuit City, numéro deux américain derrière Best Buy. Il va laisser sur le carreau 34 000 personnes : les deux mois écoulés, depuis son dépôt de bilan, ne lui ont pas permis d'arriver à un accord avec ses créanciers. Sa faillite, après une saison de noël catastrophique pour le commerce, marque la fin de l'aventure pour une société vieille de 60 ans, précisent les agences de presse. De son côté, le numéro un mondial de la location de voitures, Hertz, a annoncé la suppression de 4 000 postes dans le monde pour s'adapter à la baisse de la demande. Même le très prospère secteur du pétrole est désormais touché : le numéro trois américain, ConocoPhillips, a annoncé en cette journée fatidique de vendredi le départ de 4% de ses employés, soit environ 1 300 personnes. Même scénario au Japon. En effet, le fameux constructeur automobile japonais, Toyota, a suspendu temporairement samedi dernier, ses lignes de production dans 11 de ses 12 usines au Japon, pour répondre à la baisse de la demande. Toyota, a rapporté l'agence de presse Kyodo, va également suspendre ses opérations les 24 et 30 janvier prochains, soit au total trois jours durant le mois. L'annonce de ces fermetures avait été faite au début de janvier par Toyota, qui avait également indiqué qu'il allait suspendre la totalité de sa production au Japon pendant onze jours, entre février et mars, pour répondre à la chute des ventes, a-t-il annoncé mardi dernier. La même source ajoute que pour les douze mois d'avril 2008 à mars 2009, Toyota devrait réaliser un déficit d'exploitation de 150 milliards de yens (1,22 milliard d'euros), le tout premier depuis que le groupe a commencé à publier des résultats en 1940. Toujours au chapitre des pertes, les pays arabes ont perdu, eux aussi, pas moins de 2 500 milliards de dollars à cause de la crise financière mondiale. Selon le chef de la diplomatie koweïtienne, dont le pays accueille un sommet économique arabe cette semaine, «le monde arabe a perdu 2 500 milliards de dollars pendant les quatre derniers mois», du fait de la crise financière internationale. Il a indiqué également qu'environ 60% des projets de développement avaient été «soit reportés, soit annulés» par les six membres du Conseil de coopération du golfe (Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis et Oman) en raison de la crise. Les pertes principales, précise la même source, proviennent d'une chute estimée à 40% de la valeur des 2 500 milliards de dollars des investissements arabes à l'étranger, de la perte de plus de 600 milliards de dollars due à l'effondrement des marchés boursiers et une chute importante des revenus pétroliers. S. B.