L'initiative algérienne portant lancement de la phase initiale du dialogue intermalien inclusif bénéficie de l'appui de la Cedeao (la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) à quelques jours de la rencontre d'Alger, qui verra la participation du gouvernement de Bamako et des groupes armés activant au nord Mali. «Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Cedeao ont été unanimes à saluer et à soutenir l'initiative algérienne de lancement de la phase initiale du dialogue intermalien inclusif qui se tiendra le 16 juillet à Alger pour parvenir à une solution politique et pacifique dans ce pays», a indiqué Ramtane Lamamra, qui était en visite de travail dans trois pays africains, à savoir le Mali, le Burkina-Faso et le Ghana. Pour le ministre des Affaires étrangères, «le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Cedeao a adressé ses encouragements pour que l'Algérie continue ses efforts, servant le bon voisinage, la paix et la stabilité de l'Afrique». Intervenant à l'ouverture du sommet d'Acra, le président en exercice de la Cedeao, John Dramani Mahama, a tenu à évoquer les efforts que mène l'Algérie dans le sens de trouver une solution politique et pérenne à la situation plus que préoccupante dans le Mali et toutes ses implications sur les pays de la région. «Je tiens à saluer le rôle de l'Algérie dans le processus de paix et de résolution de la crise au Mali», a-t-il déclaré dans son allocution inaugurale du Sommet. Le même ton a été adopté par le président de la Commission de la Cedeao, Kadré Désiré Ouedraogo, pour qui «l'Algérie est fortement impliquée dans la recherche d'une solution durable à la situation prévalant au nord Mali». Du côté du gouvernement malien, c'est le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui a réitéré son entière adhésion à l'initiative de l'Algérie. «La phase initiale du dialogue intermalien entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord était la seule voie existant aujourd'hui pour avancer», a-t-il estimé, ajoutant, que l'initiative constituait «une fenêtre d'opportunités pour la résolution de la crise malienne». Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a indiqué, pour sa part, après avoir reçu, à Bamako, M. Lamamra, que «l'Algérie ne cesse nuit et jour de déployer des efforts gigantesques pour que nous comprenions enfin, nous Maliens, qu'il n'y a pas d'alternative à la paix et que la seule issue possible et souhaitable pour notre pays et nos communautés, c'est de nous entendre, et mieux ça sera pour l'ensemble de la nation malienne». Il faut rappeler que plusieurs accords ont été signés, à Alger, au mois de juin dernier par différents groupes armés opérant au nord Mali. Le premier accord a été paraphé par trois mouvements, à savoir le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR). Les trois parties s'étaient engagées à œuvrer pour «un plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali». Par la suite, il y avait eu un accord entre le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). L'accord portait sur la «consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif». A. Y.