Le Ramadhan coïncide cette année avec la saison estivale. Il le sera aussi durant au moins les quatre prochaines années. Ce qui poussera sérieusement et assurément les professionnels activant dans le tourisme à chercher les meilleures méthodes et moyens pour sauver leurs saisons et attirer les touristes. «L'expérience» a été déjà faite ces deux dernières années. Il faut dire que les retombées du mois sacré sur l'activité touristique sont importantes dans la mesure où tout s'arrête et l'activité économique baisse d'un cran. Hormis les étrangers qui viennent, en «mission» de quelques jours, les touristes algériens ou locaux décalent leurs vacances après la fête de l'Aïd, et ce, pour des raisons évidentes. Ceci se traduit, certainement par une baisse sensible des recettes de ces structures hôtelières. En outre, il faut reconnaître que les Algériens aiment s'attabler pour une partie de domino entre copains ou assister à des soirées musicales durant les nuits ramadhanesques. Ils préfèrent aussi prendre leur congé durant ces trente jours...pour rester chez eux. Une façon d'éviter un surplus de travail ou une fatigue parfois expliquée et justifiée. Et c'est pour cela qu'on s'interroge sur l'activité économique du pays en général durant ces trente jours. Certes, d'aucuns ne peuvent contredire l'idée selon laquelle jeûner est synonyme d'un rendement faible et d'une baisse de la productivité. Mais, en l'absence de statistiques fiables sur le rendement des différents secteurs lors de cette période, certains expliquent que le réaménagement et l'allégement des horaires de travail et autres mesures, qui sont souvent prises en faveur des employés, font que l'économie nationale se trouve ralentie considérablement. Durant la journée, et c'est visible pour tout le monde, les rues sont souvent quasi vides ou peu animées, durant les premières heures de travail. Personne ne bouge. Du moins pas avant la mi-journée. Les restaurants, les cafétérias, les fast-foods, etc. sont tout simplement en congé.... Ils doivent baisser le rideau durant les trente jours de jeûne. Ce qui entraîne automatiquement la mise en veille d'une bonne partie de la main-d'œuvre, laquelle se voit ainsi contrainte de se mettre en congé et de se rabattre sur une activité de rechange. Outre les lieux de «bouffe» qui baissent le rideau logiquement, puisque toute la population jeûne dès l'aube jusqu'au coucher du soleil, les administrations aussi sont au ralenti ou au point mort. Ces institutions, généralement aménagent les horaires de travail de sorte que les employés puissent réduire l'effort. Les Algériens en mode «off» Selon certains, durant le Ramadhan, les administrations publiques deviennent des lieux de somnolence. Chose confirmée, au fil des années, auprès de certains agents administratifs. Pour les citoyens, cette situation, au demeurant handicapante, «n'a pas lieu d'être». Certains sont allés plus loin, proposant même d'ouvrir les bureaux des administrations après la rupture du jeûne. Ainsi, il faut dire que le mois de Ramadhan, et ce n'est pas une particularité algérienne, cause le ralentissement, le relâchement et l'inaction d'une bonne partie de l'économie dans le monde musulman. Plusieurs secteurs d'activité sont touchés directement, et d'autres indirectement. Et cette année le secteur du tourisme demeure toujours en tête puisque, le mois de juillet est le cœur de la saison estivale. Certains de nos concitoyens savent déjà ce qui les attend durant cette période. Un employé dans une entreprise privée explique, d'un air amusé : «Ramadhan pour moi rime avec congé. Je ne peux pas travailler durant cette période et je calcule souvent pour que les responsables m'accordent mes trente jours de repos annuel durant cette période». La cause pour lui «n'est pas la paresse ou le relâchement, mais plutôt d'éviter aux autres des colères injustifiées». Comme lui, ils sont des centaines, voire des milliers qui préfèrent se consacrer au ...«sommeil» durant les longues et éreintantes journées de jeûne. «Et c'est devenu même une culture ancrée au sein de la société», appuient d'autres. Cette situation, perçue dans différentes régions du pays, s'applique aussi bien aux travailleurs qu'aux responsables. Face à ce ralentissement généralisé, il est cependant utile de rappeler que le commerce, le seul secteur qui reste actif, ne chôme pas. C'est la seule activité qui augmente durant le Ramadhan. Les raisons sont connues. Les marchés et les étals sont pris d'assaut dès le début de l'après-midi. Hommes et femmes, chômeurs comme travailleurs, tous sont au rendez-vous, parfois jusqu'à la dernière minute, avant la rupture du jeûne. Enfin il y a lieu de dire que la question de la rentabilité pour les professionnels du tourisme, durant ce mois, se taillera la part du lion dans leur stratégie commerciale. D'ailleurs des offres et des tarifs promotionnels sont proposés par certains hôtels dans l'espoir de voir quelques clients se pointer à la réception, même si, a priori, rien n'est gagné d'avance, d'autant que les Algériens préfèrent rester chez eux durant ce mois sacré. S. B.