De notre envoyé spécial à Koweït-City Smaïl Boughazi Le sommet économique arabe s'est ouvert hier à Koweït-City. Il s'agit la d'une première dans le monde arabe. Les pays de cette région se réunissent pour parler économie. Mais nous n'en sommes pas là, la question palestinienne planant sur la rencontre. Elle a même volé la vedette à toutes les autres questions. Ainsi, les dirigeants arabes ont tenu pratiquement tous le même discours. Ils ont ainsi condamné à l'unanimité l'agression israélienne contre la bande de Ghaza. Ils ont également souligné le caractère particulier dans lequel évoluent les relations interarabes. Ce qui a résulté sur une division des rangs, notamment sur le dossier palestinien. Et c'est pour cela que nombre d'entre eux n'ont pas hésité un instant à appeler à unir les rangs en ces moments difficiles. Le roi d'Arabie saoudite appelle ainsi à mettre de côté les différends politiques et s'unir en vue d'arriver à un minimum d'entente. Il dira même que «nos malentendus politiques nous ont menés à la divergence et à la division», affirmant que la nation arabe «va faire face à l'avenir comme un seul homme». Bachar Al Assad, lui, parlera de la nécessite de s'unir politiquement avant de s'engager dans l'action économique. Pour lui, c'est une action indispensable pour bâtir une réelle économie arabe. Hosni Moubarak, quant à lui, a nié catégoriquement la fermeture du passage de Rafah, assurant que le passage était ouvert depuis le premier jour de l'agression israélienne. Il tente par ailleurs de défendre les thèses égyptiennes s'agissant du plan proposé par son pays mais aussi certains pays qui veulent utiliser le drame palestinien à d'autres fins. D'une manière générale, les chefs d'Etat arabes ont abondé dans le même sens concernant la nécessité de s'attaquer maintenant à un autre dossier après le cessez-le-feu décidé par les Israéliens et Hamas, à savoir la reconstruction de Ghaza. Même si la possibilité de créer un fonds d'aide n'a pas été décidée, il semble que tous les dirigeants qui se sont exprimés hier dans la matinée ont affiché une volonté claire pour cette solidarité. Certains pays ont même annoncé des dons, tels que l'Arabie saoudite qui a offert 1 milliard de dollars, le Qatar 250 millions de dollars, le Koweït 500 millions de dollars. Concernant le volet économique, la crise financière a été le point nodal des différentes interventions. Les chefs d'Etat ont estimé qu'une coordination doit voir le jour entre les institutions financières afin de contrer cette crise et ses effets. De même, l'action économique arabe est tributaire d'une union politique. Certains dirigeants arabes pensent même que l'émergence d'une économie arabe est assujettie à une vision politique claire et même un consensus sur certaines questions. Les leaders arabes devraient adopter aujourd'hui un certain nombre de résolutions qui concerneront la suite à donner à la crise qui sévit au Proche-Orient, mais aussi amorcer des programmes économiques complémentaires. Il va sans dire que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le président sénégalais Abdoulaye Wade, président en exercice de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), ont assisté hier au sommet. S. B. Derrière minute Deux dirigeants ont quitté le sommet hier Deux dirigeants arabes ont quitté hier le Koweït et ce, avant la clôture des travaux du sommet. Il s'agit du président égyptien Hosni Moubarak et du roi du Bahreïn Hamad Ben Aissa Ben Selman Al Khalifa. Pour le moment, aucune information n'a circulé concernant les motivations des deux dirigeants. Précisions, par ailleurs, que la séance prévue dans l'après-midi n'a pas eu lieu.