Le Front des forces socialistes (FFS) a rendu publique, hier, la méthode qu'il juge adaptée pour mener la Conférence nationale de consensus, priorité du parti depuis son 5e congrès. Le parti déclare, ainsi, dans une résolution de son Conseil national tenu avant-hier, en session ordinaire, avoir conclu à la nécessité d'adopter un «mode opératoire inclusif, participatif et transparent pour l'organisation de cette Conférence». En étudiant les différents modèles de consensus réalisés à travers le monde, le parti estime qu'il y a une condition sans laquelle, il ne peut y avoir de solution. Celle-ci renvoie, selon le FFS, à la volonté politique du pouvoir. «Aucun processus de dialogue entre le pouvoir, l'opposition et la société civile n'a pu aboutir à un consensus national sans la volonté politique des régimes en place», souligne le plus vieux parti de l'opposition en Algérie. S'agissant du cadre de ce dialogue, la formation politique recommande un «cadre inclusif, neutre, transparent et sans préalable», indiquant que «les participants ont un statut identique, qu'ils soient du pouvoir, de l'opposition ou de la société civile». Concernant l'organisation de la Conférence de consensus, le Front des forces socialistes relève que «pour éviter un échec, l'élaboration du programme doit être un travail commun des parties prenantes de la conférence». S'attribuant le rôle de «facilitateur», le FFS définit les missions qu'il compte mener avant, durant et après. Avant la conférence : il (FFS) doit consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile pour convenir notamment des objectifs et du programme de cette conférence. Pendant la conférence : modérer les débats. Après la conférence : assurer le suivi des recommandations. Convaincu que pour parvenir à un consenus, «il n'y a pas de chemins différents, ni de formules miraculeuses», le parti invite «les différents acteurs disposés au consensus devront se préparer à céder, à renoncer à l'obtention du cent pour cent de leurs positions respectives, en cherchant un accord a minima possible». Car, «dans le cas contraire», explique le FFS, «l'entente sera difficilement réalisable. Ceux qui arrivent à la table de négociation en exigeant le tout ou rien ont peu de chance de parvenir à leurs fins». Suggérant progressivité et persévérance dans la démarche, le FFS note que les modèles de consensus internationaux montrent qu'il faut avancer à petits pas. «Qui veut d'emblée le tout, risque de ne rien obtenir. C'est le cas le plus souvent. Il arrive ainsi que des acteurs s'excluent d'eux-mêmes de ces processus à cause de surenchères internes ou de calculs politiciens à court terme. Mais ceci n'empêche pas d'aboutir à un large consensus car le consensus national ne signifie pas unanimisme», souligne-t-il. Usant de pédagogie politique, le parti d'Aït Ahmed, soutient que «le consensus ne signifie ni la perte d'autonomie des acteurs, ni la fin de la compétition politique encore moins l'abandon de toute opposition», ajoutant que, «là où les consensus ont pu se réaliser, la maturité politique des leaders a joué un rôle déterminant». Visiblement opposé aux modes opératoires privilégiés par la Cnltd et le pouvoir (consultations sur la révision de la Constitution), le FFS tient à dire que le Consensus national qu'il veut contribuer à instaurer «ne se substitue pas et ne constitue en aucun cas une démarche similaire aux autres initiatives». Reprochant alors à ces initiatives le fait qu'elles «sont toutes construites unilatéralement, d'un côté ceux qui rejettent le système et de l'autre le pouvoir faisant peu de cas de ces derniers». Or, pour le FFS, «le Consensus national tel que recommandé par le 5e Congrès du parti est inclusif de tous les acteurs, du pouvoir et de l'opposition ainsi que de la société civile». Sur sa lancée de «mise au point», le FFS indique que «le Consensus national n'est pas défini à l'avance par l'un ou l'autre de ces acteurs, à travers une plateforme ou un programme, mais sera construit par l'ensemble des parties, dans un cadre neutre transparent permettant à chaque acteur, du système et de l'opposition, d'avancer ses propositions pour une meilleure gouvernance du pays sur le plan politique, économique, social, culturel et environnemental». R. I.