Le ministre des Affaires étrangères a eu, hier, d'intenses activités diplomatiques en prévision de la seconde phase du dialogue inter-malien. Ces rencontres sont le prélude à ce que seront les prochains jours au regard de la complexité du dossier et des positions, parfois extrêmes, de certains groupes qui participent aux négociations. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a reçu hier à Alger, son homologue malien, Abdoulaye Diop. La rencontre a également réuni les membres des délégations des deux pays au siège du ministère des Affaires étrangères. M. Diop est arrivé hier matin en Algérie pour prendre part à la deuxième phase du dialogue inter-malien. il avait réitéré, lors de sa visite du 21 août, à l'issue des travaux de la 6e session du comité bilatéral stratégique algéro-malien, la confiance de son pays en l'Algérie, dans le cadre du dialogue inter-malien. «Nous avons réitéré à l'Algérie et à son gouvernement toute notre confiance», avait-il affirmé. Ramtane Lamamra a également rencontré le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Minusma, Albert Gérard Bert Koenders, le haut représentant de l'UA pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, et le représentant spécial de la Cédéao au Mali, Aboudou Cheaka. La séance de travail entre le chef de la diplomatie algérienne et les représentants de l'ONU, l'UA et la Cédéao a concerné la seconde phase du dialogue inter-malien. La phase initiale de ce dialogue, qui avait eu lieu du 17 au 24 juillet à Alger, avait été couronnée par la signature par le gouvernement malien et six mouvements politico-militaires du nord de ce pays de deux documents comportant «La feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger» et une «Déclaration de cessation des hostilités». Outre les représentants du gouvernement du Mali, les six mouvements signataires des deux documents étaient le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident). Les participants ont bon espoir d'arriver à une position consensuelle qui permettra le retour au calme dans le Nord-Mali et donnera plus d'efficacité à la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et à la lutte contre le trafic transfrontalier. Ce sont là les deux menaces qui pèsent autant sur la sécurité régionale que sur l'existence de certains Etats et leur intégrité territoriale. Dans une déclaration à la presse à l'issue d'une séance de travail avec les représentants de l'ONU, de l'UA et de la Cédéao, en prévision du lancement de la deuxième phase du dialogue inter-malien, M. Lamamra a indiqué que la première phase des négociations, tenue du 17 au 24 juillet, «a trouvé un écho très favorable tant au Mali qu'à l'étranger». Il a précisé, au sujet de la réunion de travail qu'il a eue avec les représentants des trois organisations internationales, que cette dernière «a permis de discuter sur ce qui a été réalisé, depuis la signature le 24 juillet dernier, de la feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger et de la déclaration de cessation des hostilités». «Nous nous sommes réunis aujourd'hui pour évaluer ces réalisations et sommes parvenus à la conclusion que ce processus a été mené dans le bon sens et ses résultats ont trouvé un écho plus que favorable tant au Mali que sur la scène internationale», a-t-il dit. Le ministre a évoqué «les encouragements» émanant de part et d'autre en faveur du règlement de la crise malienne, soulignant que la séance des concertations préparatoires au lancement des négociations entre parties maliennes -à laquelle prennent part des responsables d'organisations internationales et continentales spécialisées- «offre un espace de discussion et d'échange sur l'organisation des actions de la deuxième phase du dialogue intermalien». R. I.