Cela fait plus de quarante ans que l'Algérie a fait de la question d'un Etat palestinien et de sa souveraineté sur tous les plans un principe immuable. Donc non négociable quelles que soient les considérations ponctuelles qui évoqueraient sa réactualisation en tenant de l'évolution de la situation ou de l'émergence de nouvelles données politiques, économiques, stratégiques, nationales, régionales et/ou internationales. Mais aussi et plus particulièrement des… sautes d'humeur d'Israël et de la volonté de ses alliés, notamment la première puissance du monde, dans le but bien évident de pousser machiavéliquement les Palestiniens hors de leur terre. S'agissant de l'attitude algérienne, c'est ainsi et ça ne saurait être autrement, et le président de la République, en idéal porte-parole de son peuple, l'a exprimé au cours des rencontres de Doha et du Koweït. Sans ambiguïté dans le contexte grave et dramatique de la tragédie de Ghaza. Deux sommets précédés et tenus également au moment où Israël semble plus que jamais être parvenu à ses fins, autrement dit diviser les pays du monde arabe alors qu'ils avaient déjà rejoint les deux rencontres en rangs dispersés. Cette fracture qui prenait encore plus d'ampleur en raison des divergences entre certains pays et la revendication de mauvais aloi, clairement exprimée par l'Egypte soucieuse d'un leadership, n'a toutefois pas entamé la volonté de l'Algérie de marquer de sa présence la rencontre informelle de Doha et le sommet du Koweït tant il relevait de l'extrême urgence et de la nécessité absolue d'adopter une attitude commune ferme et de faire de ces rendez-vous exceptionnels une étape décisive sur le devenir d'un pays, d'un peuple victime d'un pogrom et, par voie de conséquence, d'en sortir avec des décisions historiques irréversibles. La condition sine qua non étant évidemment l'appréhension de la cause palestinienne autrement que sous le prisme déformant imposé par une vision occidentale relayée par des pays arabes et qui consistait à presque justifier les crimes de guerre israéliens en terre ghazaouie, en ce sens que les atrocités ne visaient, chirurgicalement, serions-nous tenté de reprendre le présomptueux et tout autant ignominieux qualificatif, qu'une fraction de Palestiniens, en l'occurrence celle stigmatisée d'appartenir au Hamas ou qui lui serait proche. Or, ce sont bel et bien des populations civiles et désarmées qui ont fait les frais de la barbarie sioniste. Une réalité que le président Bouteflika, tout en soulignant la bravoure de la résistance palestinienne, a, dans une intervention digressive lors du sommet économique du Koweït, rappelé à ses pairs la nécessité «pour la communauté arabe de dépasser ses divisions, d'assumer ses responsabilités pour mettre rapidement un terme à cette situation qui ne doit pas détourner nos frères palestiniens de la mission historique qui est la leur, à savoir la libération de la Palestine».Est-il alors besoin de préciser la pensée du président de la République qui balaie du revers de la main les fourvoiements interlopes de certains dirigeants arabes plus enclins à jeter de l'huile sur le feu en stigmatisant de façon manichéenne des Palestiniens par rapport à d'autres Palestiniens, se faisant ainsi les porteurs d'eau de la politique jusqu'au-boutiste d'Israël et de ses alliés.L'Algérie est, depuis quelques jours, sans doute partie pour faire face encore un peu à plus d'inimitié à travers le monde arabe, voire l'Occident, mais si c'est le prix à payer pour une Palestine libre, un peuple jouissant de ses droits et profitant de son sol, elle est prête à en payer le prix fort. Il n'est d'ailleurs nul besoin de le rappeler puisque c'est ce que ses dirigeants n'ont jamais eu cesse de clamer.Parce que c'est ainsi et ça ne saurait être autrement. A. L.