Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, a appelé hier au micro de la Radio nationale Chaîne 3 à «la tenue d'un Conseil interministériel consacré à la prévention et qui permettra à chaque secteur de prendre ses responsabilités». Le docteur Bekkat Berkani a estimé que «la prévention est un travail intersectoriel». «Nous avons demandé la tenue d'un Conseil interministériel impliquant tous les secteurs où chacun prendra ses responsabilités car la prévention ne concerne pas uniquement le ministère de la Santé.» La prévention est «le maître mot» d'un bon système de santé et un élément «basal» pour éviter les maladies notamment transmissibles, a ajouté l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 qui estime que la prévention revêt une importance majeure dans le domaine de la santé. «Nous considérons que la prévention implique plusieurs secteurs et notre conviction est qu'elle commence déjà à la base, une prévention hygiénique qui nécessite la mobilisation des collectivités locales, environnementale, alimentaire, où toute forme d'intervention permettra d'éviter les maladies transmissibles qui apparaissent chaque début de saison.» Le docteur Bekkat Berkani a indiqué par ailleurs que l'avant projet de loi sanitaire a été soumis aux professionnels pour son enrichissement. Ainsi, près de 400 des recommandations récoltées à travers toutes les réunions et assises nationales et régionales de la santé vont être soumises demain (aujourd'hui ndlr) au ministère de la Santé pour les étudier. Il est temps selon le même intervenant sur les ondes de la radio de réactualiser le projet de loi sanitaire qui date de 1985, pour faire de cette loi «un outil de loi qui soit compatible avec les données actuelles», a-t-il ajouté. D'autre part, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins a indiqué que «la carte sanitaire est l'élément axial, et pour une meilleure distribution égalitaire il faudra donner aux jeunes médecins des conditions à la hauteur de leurs prétentions particulièrement en termes de salaires». Il y a lieu de préciser que la carte sanitaire tient compte du bassin de population, des caractéristiques épidémiologiques, sanitaires, géographiques, démographiques et socio-économiques, et vise, aussi, à assurer l'accès aux soins en tout point du territoire national et améliorer les offres. Le docteur Bekkat Berkani a affirmé également que les activités médicales doivent revenir au secteur public, comme il a insisté sur l'importance cruciale de réhabiliter le secteur public de la santé. Le secteur privé de son côté doit être «clarifié», selon le même intervenant. En ce qui concerne le service civil, l'invité de la rédaction a estimé que ce dernier «n'a pas donné grand chose et la coercition non plus, c'est pour cela qu'il faudra intéresser les jeunes». A. K.