Le directeur de la Setram a affirmé, dans une déclaration à l'APS, que sa société était «disposée à discuter de toutes les revendications soulevées par les grévistes à condition qu'ils reprennent immédiatement le travail», d'autant, a-t-il estimé, que ce mouvement, qui en est à son cinquième jour, «n'est pas conforme à la loi en vigueur». La revendication ayant trait à l'alignement des conditions de travail des conducteurs du tramway de Constantine sur celles de leurs collègues d'Oran et d'Alger pour un roulement en 4/2 et la réduction à 5 heures au lieu de 6 du temps de conduite a été qualifiée «d'infondée et d'exagérée» par ce responsable qui a considéré que le tramway de Constantine a des «spécificités à prendre en considération». Il a précisé, dans ce contexte, que le tramway de Constantine qui s'étend sur un linéaire de près de 9 km traverse huit carrefours, alors que celui d'Oran, long de plus de 20 km traverse 32 carrefours, ce qui explique, selon lui, la particularité du roulement adopté à Constantine. Affirmant que la direction de la Setram, qui ne cesse «d'intensifier la communication avec les grévistes en vue de les conduire à de meilleurs sentiments», M. Combre souhaite cependant dialoguer dans un cadre «légal et respectueux». Il a également affirmé que les revendications, qui n'ont «rien à voir avec le volet rémunération», ont été élevées à la direction générale, en dépit de la manière «irresponsable et inacceptable» avec laquelle elles ont été soulevées. Approchés par l'APS, les grévistes, pour qui la question de la légalité de la grève est un «détail», se sont contentés de faire part de leur «détermination» à poursuivre leur arrêt de travail jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Les 63 conducteurs du tramway de Constantine sont en grève pour la 5e journée consécutive. Une situation qui ne manque pas de pénaliser les nombreux usagers, notamment les habitants de la cité Zouaghi et des quartiers situés le long de l'actuel tracé (Ciloc, Bellevue, Khaznadarà) qui s'étaient habitués à ce moyen de transport sûr, rapide et épargné par les embouteillages. La principale revendication des grévistes, qui ont néanmoins pris sur eux d'assurer un service minimum en faisant circuler 4 rames sur les 11 exploitées, a trait à l'alignement de leurs conditions de travail sur celles de leurs collègues d'Oran et d'Alger pour un «roulement en 4/2 (4 jours de travail et 2 jours de repos)» et pour «la réduction à 5 heures (au lieu de 6) du temps de conduite». Dans un communiqué, la Setram souligne qu'une convention collective est «en cours d'élaboration» en vue «d'harmoniser et d'uniformiser les roulements de tout le personnel en travail posté», «définir le temps de conduite dans le respect du droit du travail et du service public» et «définir la pénibilité en tenant compte des spécificités de chaque métier». Le tramway de Constantine dont le tracé sera prochainement étendu vers l'aéroport Mohamed-Boudiaf et la nouvelle Ali-Mendjeli, devrait à terme accueillir quelque 70 000 passagers par jour. Il dessert, depuis son inauguration au début du mois de juillet 2013, un premier tronçon de 8,9 kilomètres comprenant 10 stations entre le stade Benabdelmalek et la cité Zouaghi-Silimane. En attendant un épilogue heureux à cette situation, la grève des conducteurs de tramway, outre de provoquer le courroux des usagers, les oblige à se rabattre sur les autres moyens de transport urbain, comme les bus, de plus en plus bondés, les taxis réguliers qui restent rares et les «clandestins» qui se frottent les mains. R. N.