Rachida Merkouche S'il y a un problème qui amoche nos villes et fait courir un danger aux citoyens, c'est bien les vieilles constructions qui continuent de subir les effets du temps et les contrecoups d'une urbanisation débridée. Avoir longtemps méprisé le vieux bâti ne pouvait être sans conséquences en effet, le nombre d'immeubles menaçant ruine ne cesse de grossir alors que nombre d'entre eux se sont effondrés, laissant apparaître l'incurie des pouvoirs publics sur ces sites dénudés. Le vieux bâti constitue un problème réel étant donné qu'on n'a pas pensé à le restaurer à temps et à l'entretenir. Il est aujourd'hui voué à la disparition vu la lenteur qui caractérise ce qui semble être une prise de conscience chez les responsables. Alors que le constat est établi et qu'on ne peut voiler la situation qui saute aux yeux depuis de longues années, on organise des séminaires, on palabre sur l'état des choses, on cherche des mécanismes, on efface tout et on recommence -ce que font de nombreux responsables dès leur installation à la tête d'un secteur ou d'une structure- si on ne jette pas tout simplement le dossier aux oubliettes. Tout le mal provient des attitudes adoptées par les uns et les autres, faisant qu'aujourd'hui, il est bien difficile de venir à bout de ce problème. Décision est prise au plus haut niveau de réhabiliter les villes du pays, des opérations sont menées ça et là, mais là aussi, la cadence des travaux laisse beaucoup à désirer, les entreprises œuvrant avec la lenteur qui est, de manière générale, le propre des entrepreneurs qui échappent à toute inspection pendant leur mission. Les filets sont posés, les échafaudages réduisent la mobilité des piétons et gênent par endroits la circulation automobile, mais il faut croire que ceux qui sont chargés de la restauration des vieux immeubles n'ont pas le souci de prendre le temps de court pour éviter les effondrements. Sauver le vieux bâti de la dégradation et le préserver, c'est une obligation pour les pouvoirs publics qui ne doivent pas se soumettre à la fatalité de le voir disparaître, comme c'est le cas de la Casbah dont le temps a raison chaque jour alors qu'elle est classée patrimoine mondial de l'humanité. R. M.