Dans un entretien accordé hier à l'APS, la ministre de la Poste, des Technologies de l'information et de la Communication, Mme Zohra Derdouri a assuré que le point d'échange Internet GIX sera opérationnel début 2015. La ministre en avait déjà parlé il y a une année, et cette fois-ci elle annonce la fin des préparatifs pour son lancement dans un avenir très proche qui ne doit pas dépasser quelques mois. «Le GIX est prêt. La formation dans ce sens a été effectuée et nous espérons le lancement effectif de cette technologie au début de l'année 2015», a-t-elle affirmé. Et de préciser : «Les cahiers des charges sont également prêts. Ils concernent tous les opérateurs qui font du trafic Internet comme ceux de la téléphonie mobile (Mobilis, Ooredoo et Djezzy), de la téléphonie fixe (Algérie Télécom) et des FAI (fournisseurs d'accès à Internet).» Le point d'échange Internet ou GIX (Global Internet Exchange), rappelle la première responsable du secteur, «permet une interconnexion directe entre les fournisseurs algériens d'accès au Web sans passer par des réseaux étrangers. Sa mise en place devra permettre un gain économique extraordinaire et des avantages dans le temps de latence (temps de réponse réduite au maximum entre deux internautes connectés) ainsi que dans la bande passante». Pour ce qui est de son administration, elle sera à la charge de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt). Autre point abordé lors de cet entretien, la certification électronique. Le projet de loi portant sur cette certification est en cours d'examen à l'Assemblée populaire nationale (APN), a indiqué la ministre, Zohra Derdouri. Elle ne pourrait toutefois être effective dans moins de deux ans et demi en raison des lenteurs qui seront imposées par notamment l'élaboration des textes d'application. «En cas d'adoption de ce projet de loi, les textes d'application de la certification électronique doivent être élaborés et les équipements nécessaires acquis. Ces étapes nécessiteront au minimum deux ans et demi à partir de la date de promulgation de la présente loi», a-t-elle souligné. La représentante du gouvernement soutient que cette certification électronique va bouleverser l'économie algérienne : «La certification électronique va bouleverser l'économie algérienne et apporter beaucoup de changements dans les habitudes du citoyen dans ce monde, de plus en plus connecté. Elle permettra l'instauration d'un climat de confiance propice à la généralisation et au développement des échanges électroniques entre tous les utilisateurs dans les domaines du e-commerce et e-banking par exemple.» Par ailleurs, interrogée sur les informations faisant état du souhait de l'opérateur téléphonique français Orange de faire son entrée dans le marché algérien et d'un supposé refus de l'opérateur algérien Mobilis d'ouvrir son capital au nouveau partenaire, la ministre de la Poste et des TIC, Mme Zohra Derdouri, a affirmé que : «Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune proposition concrète de la part de l'opérateur Orange pour rentrer dans le marché de la téléphonie en Algérie.» Elle a confirmé que «l'opérateur Orange avait émis le vœux aux autorités algériennes d'intégrer le marché national dans le cadre d'une collaboration avec certains opérateurs de la téléphonie mobile en Algérie». Toutefois, aucune proposition concrète n'a été faite par le concerné. «Nous leur avions dit (aux responsables d'Orange) que nous ne sommes pas fermés à la discussion et qu'ils devraient faire des propositions», a indiqué la ministre. Et de poursuivre : «Le fait d'accepter ou de ne pas accepter ne peut se décider que sur la base d'une proposition.» L'opérateur britannique Vadofane est aussi intéressé par le marché algérien. Lui aussi a exprimé son intérêt pour accéder au marché algérien, a rapporté la ministre. Les discussions sont donc engagées avec lui comme c'est le cas avec tous les autres groupes de télécommunications. Telle est la politique du ministère et du gouvernement, soutient la ministre. «L'Algérie discute avec tout opérateur qui émet des propositions pour accéder au marché téléphonique local», a-t-elle dit. Pour ce qui est de la 3G, et contrairement à beaucoup qui font part de leur indignation et frustration quant à la qualité du service, la ministre affirme que le «déploiement de la 3G en Algérie est satisfaisant». La ministre s'est toutefois refusée à donner un bilan, affirmant que ce sera chose faite à la fin décembre 2014. En réponse aux insatisfactions, elle dira : «Nous ne pouvons pas exiger des opérateurs de fournir un service parfait une année seulement après le lancement de cette technologie.» K. M.