L'inspecteur général des Douanes, Abdelmadjid Mahrèche, a présenté quelques-unes des nouvelles mesures instaurées pour élargir la lutte contre le trafic transfrontalier. C'était hier, lors de son passage à l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3. Il annoncera, d'emblée, la création de 86 postes de surveillance mixtes, dont une dizaine est désormais opérationnelle, chargés, entre autres missions, de lutter contre l'exportation frauduleuse de produits alimentaires subventionnés par l'Etat. Toujours selon l'hôte de la radio, «chacun de ces postes douaniers est, ou sera doté d'une vingtaine d'éléments dont la formation est en cours. Un programme a été, à cet effet, élaboré en concertation avec les autres corps de l'armée, de la gendarmerie et de la police pour combiner nos actions». Indépendamment de ces postes de surveillance douanière, l'inspecteur général des Douanes fait état de 220 «projets d'infrastructures, couvrant tout le territoire», sans donner des précisions quant à la mission dont ils seront chargés. En termes de chiffres et pour illustrer le phénomène de contrebande aux frontières, M. Mahrèche rappelle que de 5 627 affaires de trafic traitées en 2009, le chiffre a augmenté pour atteindre les 26 000 en 2013, et s'établir à 17 161 pour le premier semestre de 2014. Le gasoil et l'essence sont les produits les plus sujets à la contrebande. Pas moins d'un million 162 000 litres ont été saisis durant l'année 2010, ainsi que 1 300 véhicules utilisés pour leur transport. En 2013, ajoute l'intervenant, «nous avons mis la main sur 685 000 litres de carburant et 151 véhicules chargés de les transporter». Pour le premier semestre de 2014, les quantités de gasoil interceptées ont été de 1 625 000 litres, «auxquelles il faut ajouter la saisie de 1 087 véhicules». A propos des importations frauduleuses de produits pyrotechniques dont l'utilisation est interdite en Algérie, M. Mahrèche rappelle que son administration a mis en place des dispositifs «destinés à prévenir leur entrée dans le pays», tout en rappelant les saisies massives réalisées, chaque année, à la veille de la célébration du Mawlid. L'invité de la radio dresse comme une sorte de constat d'échec en observant que le corps des douanes, continue à faire «son possible pour maîtriser la situation». Par ailleurs, l'Algérie soucieuse de la préservation de son environnement compte mettre en place un dispositif pour lutter contre toute forme de pollution. Il s'agit d'unités douanières spécialisées dans la sécurité nucléaire et le contrôle de la radioactivité qui vont être créées bientôt. Selon les déclarations à la presse, du directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, en marge d'une conférence donnée par le Commissaire à l'énergie atomique, ces unités ont pour but le renforcement de la sécurité nucléaire aux frontières. «L'objectif de ce projet est de constituer des équipes de spécialistes en sécurité nucléaire qui seront déployées au niveau des plateformes portuaires et aéroportuaires pour le contrôle de tout produit et équipement susceptible d'introduire des matières polluées et pouvant être, éventuellement, une source radioactive.» Ce sera l'occasion d'acquérir de nouveaux équipements de détection qui s'ajouteront à ceux déjà mis en place au niveau des points de contrôles portuaires et aéroportuaires, nécessitant un personnel qualifié pour l'utilisation de ces équipements, a souligné le patron des Douanes. Ce dernier n'a pas omis de souligner que les équipes dédiées à cette mission activent déjà sur le terrain, et que la mise sur pied de ces unités spécialisées permettra de mieux organiser cette activité. Interrogé sur la situation sécuritaire aux frontières, M. Bouderbala a réaffirmé que «le renforcement des effectifs des douanes et de leurs moyens, et ce, particulièrement au niveau des frontières avec le Mali et la Libye pour faire face aux menaces». Il ajoutera que les éléments de son institution «travaillent en étroite collaboration avec les autres corps de sécurité, notamment l'Armée nationale populaire (ANP) et la Sûreté nationale». B. A.