La maîtrise de la facture alimentaire, notamment celle des importations de céréales, qui ont coûté à l'Algérie la bagatelle de 2 milliards de dollars les 10 premiers mois de l'année 2014, passe forcément par la lutte contre le gaspillage des denrées alimentaires, notamment le pain. Cet objectif ne peut être atteint sans la sensibilisation des citoyens et sans l'implication directe des associations des consommateurs. En effet, la crise du pétrole, en plus d'obliger à surseoir à beaucoup de projets qui peuvent attendre sans pour autant toucher à ceux directement liés aux citoyens (logement, éducation, santé...), impose une autre façon de consommer. Un responsable rencontré au stand de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), lors de la Foire de la production nationale, nous confie que si l'Algérien arrive à changer ses habitudes alimentaires en revenant vers le pain d'orge ou de semoule dont la production est nationale, nous pourrons réduire de 50% la facture d'importation des céréales. Car, selon ses propos, la production nationale en blé tendre (farine) ne couvre qu'un mois à un mois et demi des besoins nationaux. Les superficies réservées à cette culture n'étant pas suffisantes, l'Algérie recourt à des importations évaluées entre 4 et 5 millions de tonnes annuellement, sur un total de 7 millions de tonnes, dont 2 millions de blé dur. Pour ce qui est du blé dur, à la faveur du lancement du programme de renouveau agricole, l'Algérie arrive à s'autosuffire en ce produit à hauteur de 60%. Les 40% qui restent sont importés, nous explique encore ce responsable. L'approvisionnement, la régulation et la stabilisation du marché des céréales et dérivés sont confiés à l'Oaic. L'Office concentre également ses efforts sur la sécurisation de la production nationale des céréales. Ceci à travers la mise en place d'un programme ambitieux d'irrigation. Aujourd'hui, la superficie moyenne irriguée chaque année est de 200 mille hectares. Cette politique ambitionne d'atteindre une superficie d'irrigation de l'ordre de 600 000 à 1 million d'hectares à l'horizon 2019, ce qui permettra d'atteindre une production de 2,4 millions de tonnes avec un rendement moyen de 40 quintaux à l'hectare. L'Oaic contrôle plus de 80% du marché national des blés Pour information, les équipements d'irrigation des agriculteurs sont subventionnés à hauteur de 50% par l'Etat. Ils payent les 50% restant sur la production sur une durée de trois années sans aucun intérêt. La superficie emblavée en céréales chaque année en Algérie est de 3,5 millions d'hectares, dont 2 millions en blé avec 1 million 400 000 ha en blé dur et 600 000 ha en blé tendre. L'Oaic contrôle plus de 80% du marché national des blés et contribue à la satisfaction des besoins des consommateurs à des conditions économiques et sociales les plus avantageuses pour la collectivité. Elle est chargée de mettre en œuvre toutes les mesures pour appuyer et développer la production des céréales et légumes secs en vue de stabiliser les prix. Pour accomplir ses missions, l'Oaic dispose de moyens de stockage implantés sur l'ensemble du territoire national et constitués par 8 silos portuaires, 212 silos continentaux et 456 magasins à fond plat. Concernant la production de semences, l'Office détient 58 stations de semences normalisées permettant l'usinage, le traitement et le conditionnement de plus de 3 millions de quintaux de semences. En termes d'accompagnement des céréaliculteurs dans l'amélioration de leurs itinéraires techniques, l'Office mobilise un parc motoculture important avec 1 200 moissonneuses-batteuses, 260 tracteurs et plus de 4 800 matériels de semi, de traitement et aratoires. Le contrôle de la qualité des produits commercialisés par l'Oaic est assuré par son laboratoire national utilisant les technologies les plus récentes. L'envergure prise par l'Office a ainsi fait qu'il est devenu pour les pouvoirs publics le moyen le plus approprié pour accompagner la politique de développement de la filière céréales. Il entend par conséquent développer ses moyens d'intervention par la modernisation des infrastructures de stockage existantes, la réalisation d'infrastructures nouvelles, la création d'une section motoculture... Dans un souci d'aller toujours de l'avant et répondre aux enjeux du troisième millénaire, l'Oaic s'est doté d'outils de gestion modernes et performants et d'un personnel hautement qualifié, réunissant ainsi les atouts majeurs que sont la compétence et l'efficacité afin de donner à ce secteur stratégique une compétitivité durable. Avec la crise du pétrole et l'augmentation des prix des céréales sur le marché international, l'Oaic vise l'augmentation de la production nationale en blé en utilisant de la semence règlementée et en assurant aux agriculteurs les engrais de fond pour augmenter les rendements. B. A.