Un pavé dans la mare et voilà que la solidité du dossier de l'Algérie pour accueillir la prochaine Coupe d'Afrique des nations est remise en question... mais pas que ça. Lobiing, intérêts personnels, complot... etc, beaucoup d'hypothèses mais personne ne réussit à effleurer ne serait-ce-que la surface de la vérité. «Hayatou est contre l'Algérie», Berraf est catégorique. D'abord, il y a eu cette candidature pour la CAN-2019 qui a été récusée et maintenant celle de 2017 et une organisation qui semble «quasi-compromise» pour l'homme fort de l'instance morale du sport en Algérie. Un rejet, s'il s'avère officiel, sera une sérieuse gifle donnée à l'Etat algérien en premier lieu. Ce qu'il faut savoir c'est que la République algérienne qui a déposé, par le biais du ministère des Sports, la candidature qui, répondant au cahier des charges, a été retenue par la CAF. S'ensuit tout ce qui est d'ordre organisationnel pour faire les préparatifs pour l'évènement footballistique. Est-ce- que le comité d'organisation a été mis en place à temps ? Qu'en est-il de ses compétences ? Et, surtout, pourra-t-il contourner tout le «lobby publicitaire» de l'empire Hayatou et ses sponsors majeurs : Orange Télécom, Adidas, Pepsi et Standard Bank. Il ne s'agit pas seulement de se voir accorder l'organisation de ce prestigieux rendez-vous mais aussi d'en tirer bénéfice sur tous les plans. Surtout le volet financier. Difficile lorsque Hayatou et ses «collaborateurs» ne laissent pas une miette. Contrairement à ce qui est ébruité par-ci par-là, aucune instance sportive algérienne (COA ou FAF) ne peut intervenir, en quoi que ce soit, dans cette procédure. La décision de Mohamed Raouraoua (président de la FAF) de renoncer à briguer un autre mandat au sein du bureau exécutif de la FIFA n'a rien à voir avec cette «affaire». «Je n'ai rien à dire la dessus, mais je peux vous dire que les chances de l'Algérie d'organiser la CAN-2017 sont, à mon avis, très grandes», a précisé le boss de Dely Brahim. Pour son retrait, il explique : «Il faut savoir que le prochain mandat de la représentation africaine au bureau exécutif de la FIFA n'est que de deux ans, en 2017, alors j'ai décidé de ne pas investir dans un mandat de deux ans sachant que de nouvelles élections auront donc lieu dans deux ans.» Le premier responsable du football au pays se donne manifestement du «répit» mais surtout fait dans l'anticipation. En effet, s'il a préféré se «ranger» pour ce mandat c'est parce qu'il est tout à fait conscient que ses chances de passer sont considérablement minces. Pourquoi ? Parce que la CAF élira, à l'occasion de son Assemblée Générale le 7 avril prochain, ses représentants au bureau exécutif de la FIFA et ce, en fonction de la langue : arabe, français et anglais. Hani Abou Rid (Egypte), Jacques Anouma (Côte d'Ivoire) et Kwesi Nyantakyi (Ghana) devraient, respectivement, être «bénis» lors de cette AG. L'Ivoirien constitue une sérieuse menace pour le trône de Hayatou et ce dernier devrait lui offrir une place au sein du bureau exécutif de l'instance suprême de la balle ronde pour le «distraire». Un autre indice qui confirme la tendance qui dit que les relations entre Raouraoua et l'ancien président de la fédération camerounaise de football se sont détériorées. Ces derniers temps, la Confédération africaine de football (CAF) a pris des décisions lourdes à l'encontre des pays de l'Afrique du Nord. Après le Maroc qui, a été sanctionné sportivement (exclusion des deux prochaines éditions) et financièrement (10 millions d'euros) pour avoir renoncé à organiser la défunte CAN, la Tunisie pourrait manquer l'échéance de 2017 si la fédération ne présente pas ses excuses écrites avant le 31 mars prochain. S'ajoutera à cela la présence «conditionnée» de l'Algérie et de l'Egypte en 2017. Les «Verts» et les «Pharaons» devront passer par les qualifications afin de s'assurer une place pour l'édition 2017. Certains pourraient lire en filigrane que Hayatou est entrain de diviser pour mieux régner est protéger son siège de président sur lequel il est assis depuis 1988. Un règne sans partage qu'il ne compte pas lâcher pour autant. À l'approche des élections, le Camerounais multiplie les manœuvres pour rester à la tête de la structure confédérale. Entre supputations et tension, la tenue de la messe en Algérie s'écrit en pointillés. La réponse finale sera connue le 8 avril prochain. M. T.