L'histoire marquera ce septième Sommet des Amériques se déroulant au Panama. Les présidents cubain Raul Castro et américain Barack Obama, se sont retrouvés dans un face à face qui fera date. Et probablement marquera la fin d'une époque. Une rencontre historique qui signera une étape décisive dans le rapprochement entre les deux pays. Il s'agit du premier échange entre présidents des deux pays depuis 1956, soit cinq ans avant la rupture des relations diplomatiques à cause de l'animosité méthodique des Etats-Unis envers la grande Île socialiste. Vendredi, le sommet a déjà attiré tous les médias du monde en s'ouvrant sur une poignée de main en coulisses entre les deux hommes. Le face à face semble entamer le réchauffement annoncé au terme de 18 mois de tractations secrètes. Un rapprochement qui tourne la page de plus d'un demi-siècle d'antagonisme et de tentative de Washington de déstabiliser un pays, Cuba dont le système politique ne cessera de dénoncer l'hégémonisme US. Au menu la reprise de leurs relations diplomatiques, qui tardent à se concrétiser malgré trois séries de discussions de haut niveau à La Havane et Washington. Le principal obstacle à la réouverture d'ambassades réside pour l'instant dans la présence de Cuba sur la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme. Une aberration que Washington a souvent utilisée pour redoubler de pression sur La Havane. Aussi les Etats-Unis imposent toujours des lois iniques qui visent Cuba, sur le plan économique notamment. Depuis l'annonce historique du rapprochement avec Cuba, Barack Obama a demandé au Congrès, contrôlé par les républicains, de lever l'embargo. Mais les deux Chambres restent partagées sur la question. Dans l'attente d'une décision du Congrès, Obama a pris une série de mesures allégeant l'embargo, jugées insuffisantes par La Havane. Cependant le Sommet ne pouvait occulter la question de la tension grandissante entre les Etats-Unis et le Venezuela. Washington semble ne pas vouloir changer sa politique envers Caracas. Depuis plusieurs semaines, les pays latino-américains sont outrés par la récente décision de Washington de signer un décret qualifiant le Venezuela de «menace». «Ce serait une bonne chose si Obama, qui représente un pays si important en Amérique et dans le monde, fasse des propositions nous permettant de nous unir et de nous convertir en une Amérique de paix», a plaidé Evo Morales le président de la Bolivie dans une de ses piques habituelles envers les Etats-Unis. Les onze chefs d'Etat de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba) doivent se réunir en marge du sommet pour décider des actions à mener en ce sens, a indiqué Morales. De son côté, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, devrait remettre à Obama plus de 13 millions de signatures en faveur de l'annulation de ce décret injuste. La Maison-Blanche qui semble vouloir entamer une nouvelle ère dans ses relations avec les pays de l'Amérique du Sud assure que les temps des «ingérences US sur le continent était révolu». L'Amérique latine demande à juger sur pièce. M. B./Agences