Le Premier ministre, qui a ouvert les travaux de la 18e réunion de la tripartite (gouvernement-Ugta-patronat) a également rassuré qu'il n'y aura aucune poursuite judiciaire ni fiscale contre les acteurs de la sphère informelle. «Ces acteurs sont encouragés vivement à déposer en toute confiance leurs avoirs dans les banques et à déclarer leurs salariés, non pas parce qu'ils sont obligés de le faire, mais parce qu'ils y trouveront avantage et pourront investir leurs moyens financiers dans le secteur productif», a-t-il affirmé. En outre, M. Sellal a tenu à souligner que l'élaboration de la loi de Finances pour 2016 sur un baril de pétrole à 45 dollars ira dans le sens de la croissance et non celui de l'austérité. Car, a-t-il expliqué, l'Algérie a largement les capacités de résister et de s'améliorer. «La gestion rationnelle des finances publiques et les décisions d'anticipation prises permettent à l'Algérie de mieux encaisser la baisse brutale des prix du pétrole», a soutenu le Premier ministre avant d'ajouter : «A nous, maintenant de transformer cette capacité de résilience en levier de transformation de notre économie vers la création de richesse et d'emplois.» Mettre en place une économie «moderne» et «viable», tel est, selon M. Sellal, l'objectif que s'est assigné le gouvernement. Le Premier ministre, qui a fait part d'éventuels résistances au changement auquel les habitudes ou les intérêts essayeront de s'opposer, a toutefois, indiqué : «On ne peut échapper à notre devoir : construire une économie forte sans compression.» Et d'ajouter : «Ceux qui se complaisent dans la critique et poussent au renoncement et à la démission collective, doivent savoir qu'ils ne servent pas leurs pays en agissant de la sorte et que leur véritable responsabilité est de s'approprier la chose publique pour que nous puissions tous contribuer au renouveau national.» Le Chef de l'exécutif est revenu, à ce titre, sur les efforts déployés par les pouvoirs publics à l'effet de réunir les conditions d'émergence d'une base productive et industrielle nationale «moderne» et « compétitive», et ce, à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise qu'elle soit publique ou privée. Entre autres mesures, M. Sellal citera la relance du crédit à la consommation mais aussi la mise en place du dispositif des licences d'importation. S'ajoute à celles-là, la mise en place d'une procédure permettant d'encadrer la gestion du foncier industriel, ouvert même à l'investissement privé. Le Premier ministre a également mis l'accent sur les nouvelles dispositions «incitatives» introduites au titre de l'avant-projet de loi relative à la promotion de l'investissement. Des dispositions qui, selon M. Sellal, clarifient et assouplissent les règles d'investissement avec le maintien de la règle 51/49%. Parmi les dispositions visant à encourager le secteur national productif, M. Sellal citera, également, celles contenues dans la loi de Finances 2015, la loi de Finances complémentaire 2015 mais aussi le projet de loi de Finances pour 2016. Ces dispositions visent notamment à optimiser les recettes du budget de l'Etat, une plus grande rationalisation des dépenses, le soutien aux entreprises ainsi que la facilitation de l'investissement. A l'effet d'accompagner les entrepreneurs et les porteurs de projets, les établissements financiers sont, selon M. Sellal, encouragés à développer les crédits à l'économie. Ces crédits ont certes, progressé de 22,7% en 2015, mais «doivent encore augmenter». En outre, le Premier ministre a souligné que cette tripartite vient couronner un long processus de dialogue sur la situation économique du pays. Quant au choix de la wilaya de Biskra, il dira : «C'est une façon de donner un signal fort sur la volonté des pouvoirs publics d'assurer un développement socio-économique harmonieux et équilibré entre les différentes régions du pays.» Il s'agit aussi de faire du Sud et des Hauts-Plateaux le berceau de la relance industrielle et agronomique projetée pour opérer la mue de l'économie nationale. B. A.