De notre correspondant à Constantine A. Lemili à chaque fois que les grandes pluies font leur apparition ou que leur chute se précise, les chefs de famille résidant sur le terrain Amirouche, situé en contrebas d'Aouinet El Foul ont les plus grandes inquiétudes. Il est vrai que ce terrain, implanté sur une dangereuse cuvette, risque de subir les mouvements de sol engendrés par les eaux de ruissellement d'une part et autres retenues (d'eau) qui constituent une véritable force de poussée induisant inéluctablement des glissements, dont une grande partie des habitants, heureusement évacuée et relogée depuis, en a été victime. Il est vrai que sur les 300 familles concernées, il ne s'en trouve aujourd'hui qu'une centaine environ qui attend «son heure», celle d'être relogée évidemment, sans qu'elle vienne, toutefois, les confiner dans le plus grand drame. De promesses en promesses, les chefs de famille ne voient rien venir et c'est un peu, sinon surtout, pour cette raison qu'ils ont décidé d'un commun accord de mandater une délégation dans le but de se rapprocher du wali et le sensibiliser encore une fois sur leur situation. C'est donc dans la journée d'hier que ladite délégation s'est présentée au siège de la wilaya de Constantine pour y déposer sa requête et une compilation de photos illustrant «la dernière menace», une faille dans les strates du monticule surplombant la cité Amirouche et qui n'arrête pas de prendre de l'ampleur de semaine en semaine. Soulignons que les habitants de la cité en question ont de tout temps fait preuve d'une grande sagesse et répondu favorablement aux promesses et autres engagements de l'administration de régler graduellement leur situation, dans la mesure où, effectivement, les pouvoirs publics ont à chaque fois fait suivre d'effet, même si c'est avec la plus grande lenteur, leurs engagements, relogeant près de deux cents familles au cours des ces cinq dernières années. Mais chaque année qui vient est une année de trop pour le reste des habitants, qui jugent leur avenir non pas en termes de relogement décent mais surtout en vies à préserver. Concluons enfin sur le fait que le wali de Constantine a de tout temps balayé d'un revers de la main le phénomène du glissement de terrain dans la wilaya, allant jusqu'à prendre ses distances avec le très sérieux rapport du bureau français d'expertise urbanistique Simecsol, lequel, a contrario, a littéralement dressé une cartographie des zones jugées dangereuses pour ne pas dire appelées à disparaître, dont la méga et tout autant huppée cité Boussouf. La preuve vivante de cette certitude du bureau d'études évoqué est le refus des souscripteurs des cités Cnep qui ont refusé de rejoindre les appartements, qu'ils ont achetés, des fameuses tours d'immeubles «vides». Est-il alors besoin de souligner que la cité Boussouf a été érigée sur de très vastes terres agricoles.