Abordée de manière superficielle lors du premier sommet économique arabe et après avoir alarmé les participants au dernier sommet de Davos, qui ont affiché leurs vives craintes face aux mesures protectionnistes adoptées par certains pays, la crise a été de nouveau hier au centre des débats au dernier jour du sommet de l'Union africaine. Mais ces débats s'annoncent d'ores et déjà stériles puisqu'ils restent sans suite. Les priorités du développement économique tardent à être redéfinies. Les pays africains où les crises se multiplient ces dernières années s'apprêtent à faire face à une autre crise économique sous l'ère Mouamar El Kadhafi. Cette crise risque d'aggraver la situation du continent noir à différents niveaux, un continent déjà fortement frappé par les conflits, la pauvreté, la famine, les maladies et la malnutrition. Et pour cause, les pays riches, en cette période critique, sont occupés par l'élaboration de plans de sauvetage dotés de sommes faramineuses et remettent leurs aides aux pays pauvres, notamment africains, aux calendes grecques. Ils préfèrent être au chevet de leurs économies. En dehors de l'alarmisme, que feront les Africains pour faire face aux conséquences de cette crise. Ou bien que peuvent-ils devant cette crise ? Des questions et bien d'autres s'imposent connaissant l'état des lieux des économies africaines et les énormes lacunes en matière de gestion et de planification dans un continent qui compte les pays les plus pauvres de la planète et dont les populations ne subsistent que grâce aux aides internationales pour les plus pauvres d'entre eux et avec les importations massives pour ceux dotés de richesses naturelles exportées. Malheureusement, ce que redoutent les pays africains, c'est surtout la baisse de l'aide internationale. L'absence de stratégies économiques fiables à long terme ne semble pas inquiéter les dirigeants africains. Lesquels ont pourtant eu de nombreuses expériences susceptibles de les réveiller de cette léthargie. Et cette crise, qui risque de se transformer en crise humanitaire, devrait secouer les Etats africains à chercher des solutions pour lancer la croissance économique au niveau continental. De nombreux experts l'ont d'ailleurs souligné : «Cette crise est une occasion à ne pas rater pour mettre en place des systèmes de production». Or, on est toujours au stade des attentes alors que même les transferts en argent opérés par les immigrants africains qui permettent à certaines familles de subvenir à leurs besoins risquent de diminuer face à la baisse des activités économiques d'où la baisse des offres d'emploi dans les pays d'accueil. Il est temps donc d'accorder les priorités au développement économique. Ce qui pourrait même régler certains conflits internes. S. I.