Photo : Sahel Par Amar Rafa Le mouvement El Islah affiche son intention de participer à la prochaine élection présidentielle 2009. Cette décision est le fruit de débats lors de la session extraordinaire du conseil national tenu jusqu'à à une heure tardive mardi dernier. Les détails de cette participation ne sont pas encore connus ; ils seront divulgués lors d'une conférence de presse dans les prochains jours. Le parti dirigé par le tandem Boulahia-Younsi, dispose de deux choix : se lancer dans la course électorale avec son propre candidat ou soutenir le candidat d'un autre parti. L'actuel secrétaire général du parti, Djahid Younsi, paraît le plus à même de camper ce rôle, à défaut d'un candidat charismatique, en remplacement de Abdallah Djaballah, dont la défection se fait sentir depuis que le mouvement a changé de mains, passant de troisième force politique à une formation élitiste et de surcroît modeste qui tente de coller à l'actualité. El Islah, enfin débarrassé de ce leader, est resté sans écho ni emprise réelle sur le terrain, puisqu'il en a fait les frais lors des dernières législatives, où il a perdu ses trois parlementaires.Il a beau tenter de s'allier à Ennahda pour une coalition en prévision de la présidentielle, mais ce rapprochement a été tué dans l'œuf, depuis l'entrée en scène d'«une tierce partie», d'après les dires de M. Boulahia, faisant allusion à Djaballah, auteur d'une tentative de réconciliation de l'historique Ennahda, comme première étape vers le rassemblement du courant islamiste. Cette initiative est restée au stade des intentions, en ce sens qu'Ennahda ne sera pas sur la ligne de départ de la course électorale, suivi quelques jours plus tard de Abdallah Djaballah. Ce dernier, qui a laissé entretenir l'illusion de pouvoir fédérer le camp islamiste, a clairement affiché sa désillusion, déclarant que «les jeux étaient faits d'avance depuis la révision de la Constitution qui lève la limitation des mandats présidentiels». Il est vrai aussi que Djaballah a été approché par le pouvoir en vue d'arracher sa participation, mais il n'a certainement pas obtenu gain de cause pour les exigences qu'il aurait formulées. Il aurait demandé sa réhabilitation par la justice à la tête du parti du mouvement de la renaissance nationale (El Islah), après en avoir été débouté au bout d'un long imbroglio juridico-politique, ponctué par une décision du Conseil d'Etat en faveur de ses détracteurs. Mais tout ne semble pas encore fini puisque le dernier mot revient au ministre de l'Intérieur qui dispose des moyens d'inverser la vapeur en avalisant les résultats du congrès des redresseurs. Le parti ira-t-il pour autant jusqu'à soutenir le candidat du pouvoir ? Des observateurs évoquent bien cette faible éventualité, mais attendons pour voir. En tout état de cause, à la prochaine élection présidentielle, le courant islamiste ne sera pas absent, puisque le MSP a déjà opté, à l'instar de 1999 et 2004, pour un soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika.