Photo : La Tribune Par Amirouche Yazid Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a préféré dire des évidences sur le mal qui ronge le secteur que de mentir à la population. Saïd Barkat a déclaré, hier, à l'occasion de son passage à l'émission «Tahaoulet» de la Chaîne I de la radio algérienne, son mécontentement au sujet de la prestation de services des urgences médicochirurgicales des hôpitaux du pays. «Il y a certes une amélioration à ce niveau. Mais, je ne suis pas content du fait que cela est insuffisant. Il faudrait fournir davantage d'efforts pour une prestation meilleure quant à l'accueil des malades et les soins dont ils doivent bénéficier», a-t-il annoncé. Pour arriver à garantir un accueil et des soins médicaux de qualité, le ministre promet la révision du système des urgences. La révision annoncée par le premier responsable du secteur sera accompagnée par la dotation de ce service de nouveaux moyens. Il a annoncé également que le service doit être opérationnel 24h/24. Il semble néanmoins que les moyens ne sont pas synonymes de bonne santé d'un secteur. Notamment quand il s'agit d'établissements sanitaires. Le ministre a abordé à cet effet le mode du passe-droit instauré dans les établissements pour que les patients ne bénéficient pas de certains outils, particulièrement le scanner. Saïd Barkat, qui reconnaît ces pratiques, promet des poursuites contre les contrevenants. Barkat se dit être au courant des «médecins qui affectent des malades vers des centres privés pour établir des analyses au moment où les centres publics disposent de moyens qu'exige le traitement». L'autre point abordé par le ministre de la Santé a trait à la nouvelle carte nationale de la santé. Il a souligné, à ce propos, les efforts que compte fournir davantage l'Etat pour atteindre un équilibre régional. A cet effet, le ministre a rappelé les dernières orientations du Conseil des ministres visant à rapprocher les soins de la population. Au sujet des dérives et autres dépassements signalés dans les établissements privés, le ministre s'est montré intransigeant. «Les cliniques privées ne seront pas épargnées par le contrôle et le suivi de la tutelle. Nous veillerons à ce que ces établissements soient un complément aux établissements publics, sans que cela n'importune les patients», dira-t-il. Toujours par rapport à la question de la tarification appliquée dans les cliniques privées, le ministre promet de mettre de l'ordre. Il a noté, à cet effet, que des négociations sont en cours entre toutes les parties concernées. A la question liée à la création de l'agence nationale des produits pharmaceutiques, Saïd Barkat a souligné la disponibilité de toutes les parties concernées pour la réussite de cette nouvelle forme d'organisation dans la production et la distribution des médicaments. A ce propos, le ministre de la Santé a confirmé la détermination du gouvernement à réorganiser le marché. Barkat a réitéré ainsi la décision prise récemment par le gouvernement consistant à interdire l'importation de médicaments produits localement.