Endossant tous les maux de la société au pouvoir, le «congrès» de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), organisé, hier à Zeralda, appelle, dans une résolution politique sanctionnant les travaux de la rencontre, toutes les franges à rejoindre les rangs de l'opposition et le pouvoir réel à accepter de dialoguer avec l'opposition pour trouver une issue à la crise qui secoue le pays. Endossant tous les maux de la société au pouvoir, le «congrès» de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), organisé, hier à Zeralda, appelle, dans une résolution politique sanctionnant les travaux de la rencontre, toutes les franges à rejoindre les rangs de l'opposition et le pouvoir réel à accepter de dialoguer avec l'opposition pour trouver une issue à la crise qui secoue le pays. Loin du chapiteau de Mazafran, où l'opposition en ses moult divergences idéologiques et différentes sensibilités politiques, s'est réunie, pour la première fois en 2014, le congrès d'hier a été organisé à la mutuelle des matériaux de construction de Zeralda, reste minime, d'abord, par le nombre très réduit et une composante restreinte qui ne répond aucunement aux attentes d'une partie d'Algériens à laquelle cette même opposition a promis, un certain 10 juin 2014, un changement démocratique et pacifique. Ensuite, l'autre insuffisance est dans le discours de chacun des représentants de partis politiques et personnalités nationales qui restent au stade d'états des lieux et constats. Une situation que montreront du doigt quelques partis, à l'instar du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Mohcine Belabbas, curieusement absent à la rencontre, et du Mouvement pour la société et la paix (MSP), parti islamiste d'Abderrezak Mokri. Pour le RCD, représenté par Ouamer, il serait urgent d'évaluer l'action de l'opposition nationale, deux ans après la rencontre «historique», baptisée «Mazafran 1». Le parti laïc a également évoqué le travail de proximité avec les Algériens, à travers des actions de sensibilisation, que les partis et personnalités composant l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso) doivent organiser et travailler à concrétiser les objectifs de l'opposition. Dans des discours qui ne changent pas d'un iota de ceux produits au lendemain de la dernière élection présidentielle, les intervenants ont, chacun de son côté, dressé un sombre tableau d'une situation politique et sociale qui risquent de virer à «l'irréparable», ont-ils alertés. Une situation «dangereuse», aggravée, disent-ils, «par une crise économique aiguë, engendrée par une gestion hasardeuse, la corruption et la dilapidation des deniers publics de la rente». Reconnaissant l'écart flagrant entre une population aspirant au changement et l'opposition de «salons», Sofiane Djilali de Jil Jadid tranche : «Le peuple a compris que nous ne voulons pas de ce pouvoir, mais il n'a pas compris encore ce que nous voulons faire.» Le candidat à la dernière élection présidentielle, Ali Benflis, qui ne s'autocritique guère, insistera, lui, sur «la faillite d'un système politique » et la «vacance du pouvoir». «Cette crise de régime a connu, depuis lors, une profonde dégradation qui fragilise et affaiblit l'Etat national, menace l'unité et l'harmonie de la nation et met en péril la stabilité de notre société», a déclaré M. Benflis, qui détaillera les manifestations de cette crise sur le plan politique et qui sont, selon lui, connues de tous. «La vacance du pouvoir qui perdure, le vide au sommet de l'Etat, dont ont tiré avantage des forces extraconstitutionnelles pour s'accaparer du centre de décision national…», détaille-il, en revenant sur les derniers évènements ayant marqué la scène nationale. L'autre élément prépondérant des interventions, était celui lié aux dangers sécuritaires qui guettent le pays. Réitérant leur soutien à l'Armée nationale populaire (ANP), qui mène, sans relâche, une lutte antiterroriste ardue, les chefs de partis réunis à la conférence de l'opposition ont, cependant, tous rejeté le chantage sécuritaire et la politique de la peur. «Aucune situation sécuritaire ne peut empêcher une transition démocratique pacifique», se sont-ils accordés à déclarer, à tour de rôle. Enfin, il y a lieu de noter l'absence du vieux parti de l'opposition démocratique, le Front des forces socialistes (FFS), l'ancien chef de gouvernement réformiste, Mouloud Hamrouche, et des représentants de l'ex-FIS dissous. A. B.