L'élaboration du nouveau projet contenant une vision prospective de l'Algérie de demain ne sera pas pour bientôt. Une conférence en fin mars dernier, puis plus rien! L'instance de consultation et de suivi de l'opposition (Icso) a annoncé sans fixer de délai l'élaboration d' un nouveau projet contenant une vision prospective de l'Algérie de demain, devant esquisser les grandes lignes clés de sortie de crise sur le plan économique, social, sécuritaire, moral et financier. Il s'agit en somme de rendre plus lisible l'alternative proposée par l'Icso. Cependant, aucune suite n'a été donnée à ce projet depuis la fameuse seconde conférence de cette instance. Après la dynamique éphémère suscitée par les préparatifs du conclave de Zéralda, les acteurs de l'opposition, sujette à une campagne de dénigrement, de suspicion et accusée même d'intelligence avec l'ennemi étranger, semblent se complaire du maigre résultat obtenu. D'abord, il faut dire que la seconde conférence était à mille lieux de celle du 10 juin 2014 à Mazafran I. Cette rencontre en vue de retrouver un second souffle et se donner de la crédibilité, fut marquée par de nombreuses défections, dont celles de Mouloud Hamrouche, Sid-Ahmed Ghozali, Saïd Sadi, Mokdad Sifi, Mustapha Bouchachi, Mokrane Aït Larbi, des représentants du FFS et même du président du RCD, Mohcine Belabbas. Dès lors, la marge de manoeuvre de l'opposition qui prône le changement démocratique négocié avec le pouvoir réel, en s'affichant néanmoins, unie sur le diagnostic de la crise du régime, s'est rétrécie davantage. L'unité de l'opposition est si aléatoire que les prochaines échéances électorales risquent de lui porter un coup de grâce. Ce constat sur «une certaine opposition» comme diraient les représentants du pouvoir, est valable pour l'autre partie de l'opposition qui joue le rôle d'alibi. Seules quelques conférences thématiques sont programmées. Le MSP plutôt captif par des questions relatives au combat d'arrière-garde et archaïque, mène une campagne contre la réforme du système éducatif «sinistré». Les entristes ferraillent toujours avec l'actuelle direction pour repasser sous le giron du pouvoir. Le RCD compte organiser un forum économique dans les prochains jours. Outre la guerre de leadership, les membres de la Cltd, sentent la volonté de domination de l'Instance par l'ouverture de participation au Pôle des forces du changement au grand nombre sans aucune garantie d'engagement, de constance et de loyauté. Cela est décelé notamment à travers les invitations adressées par le pôle aux anciens hauts gradés de l'armée. Pour la Cltd qui incombe la responsabilité de la crise multidirectionnelle à toutes les sphères du pouvoir, elle craint à travers cette confusion de genres, des infiltrations et instrumentalisations des clans au pouvoir. Sur un autre niveau, les divergences tactiques liées à la manière de mobiliser les citoyens pour construire un rapport de force, plombent la Cltd. Si le MSP s'interdit de recourir aux manifestations de rue ou d'investir l'espace public au motif d'éviter des manipulations et dévoiements consubstantiels au pouvoir, son allié dans la coordination, le RCD n'y voit pas d'inconvénient de recourir à la démonstration de force à travers un plan d'action commun. La seule avancée palpable est relative à l'adoption d'une charte d'engagements, interdisant à ses membres d'engager des négociations, en solo, avec le pouvoir au nom de l'Icso sur les revendications contenues dans la plate-forme pour la transition démocratique. Pour rappel, une année et demie après le premier sommet de l'opposition, tenu le 10 juin 2014 à l'hôtel Mazafran, les partis et les personnalités politiques affiliés à l'Instance de concertation et du suivi de l'opposition (Icso), ont eu l'occasion de prendre conscience de la fragilité de la cohésion de cette instance lors de la deuxième conférence organisée en fin mars à la Mutuelle des travailleurs de la construction de Zéralda, à l'ouest d'Alger. En plus, l'ancien chef de gouvernement de Ahmed Benbitour, la Cldt regroupe les partis islamistes, le MSP, le FJD d'Abdallah Djaballah, Ennahdha et les démocrates, le RCD et Jil Jadid, alors qu'au sein du Pôle des forces du changement coordonné par l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis figurent, entre autres, l'Ufds, El-Islah, le FAN, le MNE et El Fedjr el Djadid. A titre plutôt autonome, par ailleurs, l'Icso compte, entre autres, l'UDS, le parti non agréé de Karim Tabbou, et Abdelaziz Rahabi ou encore Sid Ahmed Ghozali en tant que personnalités nationales.