Le Premier ministre Abdelmalek Sellal rencontre aujourd'hui Dmitri Medvedev à Moscou pour discuter, selon la formule du cabinet du Premier ministre russe de «l'ensemble des questions d'actualité dans la coopération russo-algérienne en matière commerciale-économique, scientifique-technique, culturelle et humanitaire». Le volet énergétique, l'industrie et les transports seront cependant au cœur des entretiens. La visite du numéro deux de l'exécutif algérien dans la capitale russe est l'occasion de faire un focus sur les relations algéro-russes dont les racines remontent à la guerre d'indépendance algérienne. Et plaider surtout pour un partenariat stratégique renforcé avec un partenaire russe qui est un ami solide et de longue date. Il faut donc le rappeler, la relation bilatérale avait revêtu un caractère éminemment stratégique durant la période de l'Algérie socialiste. Caractère renforcé davantage à la faveur de la visite du président Abdelaziz Bouteflika à Moscou le 14 avril 2001. A cette occasion, les deux chefs d'Etats avaient signé une Déclaration de partenariat stratégique, un protocole sur les consultations politiques entre les ministères des Affaires étrangères. En décembre 2002, un accord de coopération dans les domaines de la culture, la science, l'éducation, les sports, le tourisme et les archives est signé à Moscou. Lors la visite de Vladimir Poutine à Alger le 10 mars 2006, les relations entre les deux pays sont consolidées de manière spectaculaire. Les présidents Bouteflika et Poutine signent alors un accord économique, commercial, financier et sur le traitement de la dette militaire algérienne. Et pour mieux donner un cachet concret aux échanges, un protocole de coopération entre les Chambres de commerce et d'industrie fut signé, de même que fut décidée la création d'un conseil d'affaires commun. Mais c'est surtout la question de la dette militaire qui retient particulièrement l'attention. Date à ne jamais oublier, le 3 mars 2006, le président Poutine annonce à Alger que cette dette était effacée. Elle s'élevait à 4,7 milliards de dollars ! Un geste d'amitié historique qui ne pouvait que mieux défendre les intérêts stratégiques russes en Algérie. Depuis cette date-repère, Dmitri Medvedev, alors président de la Russie est venu à Alger pour impulser un élan plus fort aux relations avec notre pays. Le canal de la coopération entre Moscou et Alger est plus que jamais ouvert avec les nombreuses visites de responsables politiques et gouvernementaux des deux pays à Alger et Moscou. Coopération qui se décline aussi dans le marché du gaz et du pétrole. Avec notamment la conclusion en 2006 d'un accord entre Sonatrach et la société pétrolière Lukoil. Gazprom était également assez intéressée par un rapprochement stratégique avec l'Algérie dans ce secteur. Des représentants de Gazprom s'étaient rendus à Alger pour discuter des possibilités de coopération dans le domaine du GNL. Sur le plan culturel, des Journées de l'Algérie ont été organisées à Moscou et à Saint-Pétersbourg en 2010. Un an plus tard, des Journées de la culture russe en Algérie ont été organisées à Oran, Alger et Constantine. Mais c'est sur le terrain militaire que les rapports bilatéraux s'expriment le mieux. Et ils sont réguliers, intensifs, forts et soutenus. Equipé essentiellement de matériels russes ou en provenance d'autres Républiques de l'ex-URSS, le système de défense algérien a toujours eu pour base essentielle la technologie russe. Mais en mars 2006, la coopération en la matière connaît un grand saut qualitatif. Grâce à un accord militaire de grande envergure conclu lors de la visite du président Poutine à Alger. En contrepartie d'achats algériens massifs dans différents secteurs, la Russie avait effacé la dette militaire algérienne. Depuis lors, la Russie participe grandement à l'effort colossal de remise à niveau et de modernisation accrue de l'armée algérienne, toutes armes confondues. N. K.