Selon le représentant du groupe de presse sénégalais Walfadjri, «la Tariqa Tidjania œuvre et s'emploie toujours à ancrer les valeurs de tolérance et d'entraide entre les membres de la société sénégalaise et au sein de nombreuses communautés africaines» Quelque 250 disciples et adeptes de la Tariqa (confrérie) Tidjania, issus de pays subsahariens, sont arrivés, lundi dernier, à Ghardaïa pour entreprendre un pèlerinage à travers les sites et autres lieux de la Tariqa Tidjania en Algérie, rapporte l'APS. Ce pèlerinage dont l'objectif est la promotion, du soutien et du développement des créneaux du tourisme cultuel et spirituel, permettra aux adeptes de la Tidjania de visiter la région de Aïn Madhi (Laghouat), siège de la zaouia Tidjania qui abrite également les sanctuaires de nombreux califes généraux de la confrérie, ainsi que la région de Boussemghoune (El Bayadh), premier lieu de la Khelwa (méditation) de Cheikh Sidi Ahmed Tidjani, fondateur de la confrérie. Les adeptes de la Tidjania ont été accueillis à leur arrivée à l'aéroport Moufdi-Zakaria à Ghardaïa par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, le Calife général de la Tariqa Tidjania, Sidi Ali Tidjani Bel Âarabi, et les autorités de la wilaya de Ghardaïa. S'exprimant à cette occasion, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a affirmé que le tourisme religieux, notamment pour les adeptes de la Tariqa Tidjania, «a toujours été au centre des préoccupations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika». «Il est important de concevoir un tourisme religieux adapté à la clientèle africaine et Tidjanie en particulier», a souligné le ministre, faisant état, entre autres, de la création de structures d'accueil adaptées à ce type de tourisme. Le ministre a aussi rappelé succinctement le rôle du soufisme dans la consolidation du référent religieux national et les liens et prolongements de la confrérie Tidjanie en Afrique, tout en précisant que la référence religieuse nationale est médiane du fait qu'elle s'inspire du Coran et de la Sunna. M. Aïssa a, en outre, annoncé devant le calife de la Tidjania du Sénégal, Abdelmoutaleb, la possibilité de créer un centre de recherches et d'études sur la Tariqa Tidjania, en vue de «préserver le référent religieux et barrer la route à l'extrémisme». Mohamed Aïssa a par ailleurs affirmé que l'Algérie est «aujourd'hui debout grâce aux efforts des ancêtres, de ses zaouias et de leurs cheikhs, de ses mosquées, de ses Ouléma et de ses réformateurs pour redorer l'image de l'islam puisé de ses sources authentiques». De leurs côtés, des représentants des adeptes de la Tidjania d'Afrique ont exprimé leur «gratitude à l'Algérie» pour les efforts qu'elle déploie pour «contrecarrer la déviation religieuse et les nouveaux modèles religieux importés qui ne s'adaptent pas aux traditions religieuses de l'Afrique». Les représentants des disciples de la Tidjania se sont félicités des mesures prises par le gouvernement algérien en vue de faciliter le pèlerinage des lieux sacrés de la Tidjania en Algérie. A la zaouïa d'Aïn Madhi, des adeptes de la confrérie ont affirmé à l'APS que la Tidjania assume actuellement des «rôles sociaux et religieux de grande importance au sein des sociétés africaines». L'envoyé du groupe de presse sénégalais Walfadjri, Mamadou Mokhtar, dira que «la Tariqa Tidjania œuvre et s'emploie toujours à ancrer les valeurs de tolérance et d'entraide entre les membres de la société sénégalaise et au sein de nombreuses communautés africaines». «La société sénégalaise, qui compte de nombreux adeptes de la Tidjania, soit près de 90% de sa population, a de tout temps œuvré au raffermissement des relations entre individus et à la propagation de l'Islam modéré», a ajouté M. Mamadou. Hadj Mehdi Bari, adepte de la Tidjania originaire de Guinée, a, de son côté, relevé que la sacralité de la Tariqa Tidjania chez les musulmans dans son pays a donné lieu à l'émergence de nombreuses associations actives s'inspirant des fondements et principes de la Tariqa dans ses dimensions religieuses et sociales. S'agissant de la place qu'incarne Aïn Madhi chez les adeptes de la Tariqa Tidjania, Hadj Bari a clamé qu'elle est «notre symbole et un lieu de pèlerinage, et que le calife général de la Tidjania est notre Cheikh et de la lignée filiale de Sidi Ahmed Tidjani». Abdelaziz Anne, originaire du Sénégal, a appelé, quant à lui, à «développer les liens de fraternité et d'amitié entre les adeptes Tidjanis en Afrique, pour atteindre des résultats positifs dans tous les domaines». Fondée en 1782 dans la région de Boussemghoune par cheikh Sidi Ahmed Tidjani (1737-1815), la confrérie Tidjania compte de nombreux adeptes et disciples à travers le monde. APS